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Nîmes : les trajectoires de Thibault Franc à la galerie Adoue de Nabias


La galerie Adoue de Nabias, à Nîmes, propose une traversée de l'oeuvre de l'artiste Thibault Franc.

Les gens qui passent dans la rue de la Violette, près des arènes de Nîmes, sont irrésistiblement attirés par la Sainte-Afrique que Thibault Franc expose à la galerie Adoue de Nabias, curieux assemblage tribal et sacré, kitsch et vaudou, précieux et drôle. On peut y voir ce que l’on veut, une sainte Sara, une vierge noire de Catalogne, une sculpture africaine, mais toujours quelque chose de magique, à l’image de l’art de Thibault Franc, qui dans un vaste "remix" contemporain, pioche et recompose pour des œuvres où s’entrechoquent avec bonheur, poésie et profondeur les cultures classiques et contemporaines.

Intitulée "Les trajectoires", l’exposition permet de traverser plusieurs années de création du plasticien, installé à Arles. L’artiste adopte une posture un peu ironique à l’égard de l’histoire de l’art, s’amuse des « avant-gardes qui dureraient toujours ». Lui préfère une forme d’étrangeté où il finit par ne plus reconnaître son travail : « dévoiler quelque chose à moi-même, sur moi-même et sur le monde ». Il donne de fausses patines aux œuvres, comme dans « des mélanges qui viendraient du futur ». Avec un casque viking, quelques babioles, il crée un masque de Mickey, marouflé de papiers asiatiques comme une étrange céramique chinoise prémonitoire et surréaliste. Il y a quelques années, il avait déjà transformé une tête de chevreuil en autoportrait de Van Gogh…

Les images produites par Thibault Franc ont un impact immédiat, un jaillissement qui relève de la virtuosité mais dont l’artiste ne se laisse heureusement pas griser. Face au déferlement d'informations « d’un monde vaste et vacillant », d’un univers où tout semble accessible sans que personne se sache réellement à quoi cela sert, Thibault Franc fait un pas de côté, présente une peinture à la fois narrative et pleine de pièges. Avec une énergie débordante, « une certaine sauvagerie » qui évoque parfois Gauguin, il crée un trouble dans le sens de l’image, essaie de « déséquilibrer le regard, les connaissances ou les habitudes ». Chaque toile est une concrétion de souvenirs. Elle accumule à la fois les couches picturales et les niveaux de lecture, jouant à la fois avec l’inconscient et l’idée de camouflage, « de peinture comme une peau qui serait une interface avec l’extérieur ».

Dans Sporée par exemple, un visage domine des immeubles comme des tranches de couleurs, au milieu de montagnes, le tout parsemé de touches vertes et de coulures. Tout semble identifiable, mais le sens est mystérieux. Et plus, le regard s’enfonce, plus, les choses semblent floues, insaisissables, fuyantes…

Les feux de camp, les cabanes reviennent souvent dans son univers, comme une idée de la vie sauvage que l’on retrouve également dans L’Île, né d’une robinsonnade dans l’atelier. Car pour l’artiste, au final, ce qui compte, c’est la nature. « Les plantes et les animaux continueront à exister » quand les traces de notre éphémère civilisation, les œuvres d’art, les peintres grands et petits, les vraies et les fausses antiquités, auront disparu.

Jusqu’au 9 novembre. Mardi au samedi, de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h. Galerie Adoue-de-Nabias, 3 ter rue de la Violette, Nîmes. Entrée libre. 06 52 69 09 78.

 

Face à César à Montélimar

Les musées de Montélimar dans la Drôme rendent actuellement hommage au sculpteur César. Le musée Saint-Martin met à l'honneur l'oeuvre de l'artiste avec dessins et sculptures. En regard, le château des Adhémar accueille une exposition "Face à face", avec un dialogue autour de son travail.

Tarasque, Thibault Franc, ©Hervé Hôte

Sont présentées des oeuvres de Frédérique Nalbandian qui explore le savon dans toutes ses variations de forme ou de couleur et Thibault Franc, dont le travail en volume joue avec les accumulations et la transformation des objets.

Jusqu'au 31 décembre. Musée d'art contemporain Saint-Martin, 1 avenue Saint-Martin et château des Adhémar, 24 rue du Château, Montélimar. De 4 € à 6 €. 04 75 00 62 30.

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