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Arles : la lumière mélancolique de Paul Nash à la fondation Van Gogh


Découverte du peintre britannique Paul Nash à la fondation Van Gogh à Arles.

C’est la première rétrospective en France consacrée au peintre britannique Paul Nash, la première consacrée à l'artiste hors du Royaume Uni hormis une présentation au Canada. La nouvelle exposition de la fondation Van Gogh à Arles est une découverte totale pour les amateurs d’art.

Certes, ce n’est pas l'immense choc provoqué l’an dernier par Alice Neel, également méconnue en France, mais la présentation permet une ouverture du regard. Né en 1889, mort en 1946, Paul Nash a été marqué par l’expérience sanglante des deux guerres mondiales. Black Dog, une bande dessinée de Dave McKean, publiée l'an dernier chez Glénat, revient d'ailleurs sur cette histoire douloureuse et sur le parcours personnel de l'artiste à travers le XXe siècle.

La présentation de la fondation Van Gogh commence par la fin de sa carrière, pour remonter l'oeuvre à rebours. Au seuil de sa vie, il peint des tournesols, qu'il fait exploser comme « des symboles de mort et de renaissance », explique Simon Grant, spécialiste de son œuvre et commissaire de cette exposition “Eléments lumineux”. L’un des tableaux présente un tournesol couché, comme un autoportrait moribond et un autre debout, comme une ouverture vers un monde céleste, vers une autre vie.

Assez indépendant par rapport aux grands mouvements de son temps, il reste en contact avec l’art du XXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il peint pour une commande un Battle of Germany, à la lisière de l’abstraction, très loin de la propagande officielle et représentation universelle de la guerre.

Les paysages des années 30 montrent un intérêt pour les recherches des surréalistes. Certaines toiles évoquent la métaphysique de Chirico ou l’étrangeté d’Yves Tanguy. Il s’empare de ce qu’il a sous les yeux pour un voyage dans le passé, dans l’imagination, dans les rêves, pour réinterpréter le réel. Le terrier d'un taupe, les arbres, les rochers ou les champignons vont au-delà de la représentation pour une vision parfois psychédélique, évoquant des architectures étranges, des paysages lunaires ou des créatures hybrides.

Paul Nash a fréquenté régulièrement le sud de la France, notamment pour y soigner des problèmes respiratoires. Il aime la lumière du midi, il connaît les peintures de Cézanne, il admire les œuvres de Jean Lurçat, peintre français aujourd’hui un peu oublié hormis par les passionnés de tapisserie, il rencontre Matisse dans son atelier.

Une grande mélancolie, conjuguée avec une recherche spirituelle incessante, imprègne toute son œuvre, qui suit les drames de son existence, la disparition de ses proches, les traumatismes de l'Histoire. Dans ses toiles des années 20, les perspectives complexes semblent toujours cacher un secret. Dans un café de Toulon, il joue avec les reflets pour une composition insaisissable, presque cinétique. Ses bâtiments, esseulés dans les paysages méridionaux, sont comme des apparitions mystérieuses. Dans une marine, la mer est devenue sombre et immobile, comme un amoncellement de plaques de métal, comme un champ après la bataille.

Jusqu'au 28 octobre. A voir également exposition "Soleil chaud, soleil tardif, les modernes indomptés". Tous les jours, 11 h- 19 h. Fondation Van Gogh, 35 ter rue du Docteur-Fanton, Arles. 9 €, 7 €, 4 €, pass famille 15 €. 04 90 93 08 08.

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