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Nîmes : la nouvelle vague de l'estampe contemporaine à Carré d'art


Dans le cadre de la cinquième édition de la biennale SUDestampe, le musée Carré d'art à Nîmes présente une commande du Centre national des arts plastiques à 25 jeunes plasticiens.

Les possibilités techniques et artistiques de l’estampe sont presque infinies et en constante évolution, avec l’arrivée du numérique... Avec “Nouvelles Vagues”, le musée Carré d’art présente une commande d’art imprimé du Cnap, le Centre national des arts plastiques, dont les collections voyagent à travers le territoire, décorant les murs des ministères et des ambassades, enrichissant les collections des musées...

Depuis cinq ans, le centre a travaillé avec vingt-cinq artistes de toutes les générations qui obtiennent carte blanche, puis réalisent leurs projets avec les meilleurs artisans d’art. L’ensemble de la commande est présentée pour la première fois au public dans le cadre de la biennale SUDestampe qui se poursuit jusqu’à la fin de l’année dans le Gard.

L’accrochage joue sur les correspondances visuelles et esthétiques pour mélanger aux cimaises les œuvres de vingt-cinq plasticiens aux univers singuliers. Parmi la sélection, quelques artistes déjà reconnus, comme Jean-Luc Verna avec un Paramor sérigraphié sur skaï, le photographe Patrick Tosani dont les images jouent sur la réalité des volumes ou Julien Prévieux, distingué par le prix Marcel-Duchamp en 2014, qui propose un abécédaire de prises de kung-fu pour survivre dans un environnement de travail.

Au cœur de l’exposition, une salle est particulièrement spectaculaire. D’une part, les papiers marbrés de Xavier Antin. L’artiste est adepte du glitch, ce jeux avec les erreurs numériques qui viennent troubler les fichiers pour créer des fichiers à la poésie aberrante. Se trouvant face à une image à l’aspect liquide, il a tenté de retrouver cette dérive dans l’artisanat. Avec un spécialiste de l’ebru, une technique de papier marbré originaire de Turquie, il a matérialisé ses rêveries dans une vaste composition de monotypes où le geste de la main remplace avec délicatesse les manipulations informatiques. Les pigments sont mélangés à de la gélatine flottant dans de l'eau, les papiers sont simplement mouillés à la surface pour s'imprégner des couleurs magiques.

En face, Vera Molnar réalise un projet entrepris dans les années 70. L’artiste, d'origine hongroise, est engagée dans une abstraction géométrique, faite de savantes constructions mathématiques, un peu à la façon de François Morellet. Avec la Java de 36 carrés, elle superpose une série de calques dans un subtil jeu de répétition et d’estompe, de transparences et de superpositions, créant un dédale et des volumes qui perdent le regard.

Mais l’exposition est également l’occasion de voir comment les artistes contemporains inventent de nouveaux modes d’expressions, détournent ou réutilisent des procédés anciens. Pour ses autoportraits, Lauréline Galliot, venue du design, peint et dessine sur une tablette numérique, à la manière de David Hockney. Cécile Hartmann a travaillé avec le dernier héliograveur encore en activité pour une évocation lunaire du Solaris de Tarkovski, Lionel Estève livre un paysage japonisant sérigraphié sur organza, Clémence Seilles découpe des plaques de métal au laser irisées de peintures de carrosserie. Pour sa série de quatre diptyques Le plaisir de l’étoffe, Émilie Pitoiset a inventé un geste unique, des empreintes de carrés de soie humide dont la lithographie vient capturer avec fragilité la trace éphémère.

Jusqu’au 29 janvier. Mardi au dimanche, 10 à 18 h. Carré d’art, place de la Maison Carrée, Nîmes. Entrée libre. 04 66 76 35 70.

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