Alès : le blanc et l'égarement des sens par René Guiffrey au musée PAB

Au musée Pierre-André-Benoit d'Alès, René Guiffrey présente des oeuvres jouant avec les lois de l'optique.

Ne pas se fier aux apparences... René Guiffrey travaille autour du blanc depuis des décennies, mais ce sont toutes les couleurs du monde qui viennent se refléter dans son oeuvre, radicale mais sensible. Quelques mois après une grande rétrospective à L'Isle-sur-la-Sorgue, il est à l'honneur avec une monographie silencieuse au musée d'Alès.

René Guiffrey explore les possibilités plastiques du blanc à travers d'infinies variations. L'artiste se méfie de l'inspiration, encore plus des bavardages, préférant le travail, la rigueur et l'obstination pour aller au bout de sa démarche entreprise dans les années 70. Du papier et de la peinture, il est passé à d'autres matériaux, d'autres techniques. Peu à peu, il s'est intéressé au carrelage, à la céramique, au verre, au miroir, passionné par la façon dont la lumière traverse son travail.

Chaque fois, il va au bout de sa recherche, de façon matérielle, sans aucune allusion métaphysique. René Guiffrey est engagé dans une aventure au long cours, autour de la perception, des sens, des lois de l'optique, il joue avec les transparences, les reflets. Ses grands carrés de verre, où les couches de différents formats se superposent, parfois peintes de blanc au revers, sont particulièrement fascinants. Avec une économie remarquable, il crée des espaces abstraits et complexes dans lequel le regard se perd sans crainte et s'engage sans limite.