Nîmes : la photo, le deuil et le mémoire à NegPos
NegPos accueille à Nîmes Alessandra Calò, Abdelghani Bibt et Franck Caillet dans le cadre d'un cycle d'expositions autour du deuil et de la mémoire
Le spectre des disparus est intimement lié à la photographie, outil de mémoire par excellence. Le cycle d’expos de l'association NegPos, à Nîmes, autour de “La famille, la photographie et la mort” se poursuit avec plusieurs projets intimes, évoquant la trace, le deuil, les réminiscences dans le présent.
À la bibliothèque de l’université Vauban, Alessandra Calò présente “NDT, no destructive testing”. L'artiste italienne réutilise d’anciens clichés familiaux pour une variation plastique jouant avec la nostalgie et les décalages temporels. L’artiste a récupéré à la fois des photos de famille et des plaques radiologiques de son père médecin. Sur une table lumineuse, elle superpose, assemble les deux pour évoquer l’histoire de sa famille, poser la question de la conservation de l’image, évoquer le passage du temps.
L’artiste réactive cette mémoire aussi avec son accrochage. Alessandra Calò a chiné de vieux cadres, dans lesquels sont présentées les photos, suggérant la forme d’un arbre généalogique baroque. Ensuite, le regard commence à fouiller ses images pour en découvrir l’étrangeté...
Au FabLab de Valdegour, NegPos a invité le Marocain Abdelghani Bibt, qui lui aussi mène une recherche très plastique autour de la mémoire. Son projet “Les choses de ma grand-mère” débute avec la découverte du sac à main de son aïeule. Loin d’en faire l’inventaire dans une démarche conceptuelle, il saisit cet héritage, pour s'approprier cette ruine. Et toutes ces petites portions d’intime reprennent vie de façon artistique.
Mais la mémoire s’efface... Dans le quartier, Franck Caillet a collé les photos de sa série “Qui a tué le lapin ?”, jeu de piste grinçant, variation acide et désenchantée autour de l’enfance et ses rêveries commerciales préfabriquées. Mais peu à peu, ces images installées dans l'espace public disparaissent comme les souvenirs et les sensations de l'enfance...
Jusqu'au 28 février. Sur rendez-vous. 04 66 76 23 96 ou 06 71 08 08 16.