François Truffaut, l'homme qui filmait les femmes
Avec "Truffaut et les femmes", Elizabeth Gouslan explore les relations féminines du réalisateur de la Nouvelle Vague dans sa vie et dans son oeuvre.
« Le cinéma, disait François Truffaut, c’est l’art de faire faire de jolies choses à de jolies femmes ». Avec Truffaut et les femmes, Elizabeth Gouslan évoque le parcours du réalisateur de la Nouvelle Vague à travers ses relations féminines, familiales, fantasmées, amoureuses, amicales, artistiques, professionnelles.
Sans cacher son admiration pour le réalisateur, elle livre un récit plein de délicatesse du parcours de François Truffaut. Le livre, au ton très personnel, commence par une visite guidée sur les traces du metteur en scène autour de la place Blanche, balade peuplée d'une série de fans comme tirés d'une chanson de Vincent Delerm. C'est ici qu'il a grandi, ici qu'il a tourné en partie Les 400 coups. D'emblée le décor est planté. Chez Truffaut, le cinéma, c'est la vie et la vie, c'est le cinéma.
Et dans cette vie, les femmes occupent une place fondamentale. « Il les a imaginées vulnérables, drôles, violentes, énergiques, amoureuses, folles à lier parfois ». Au fil de la lecture, les souvenirs reviennent comme des petites madeleines, la jeunesse insouciante de Colette, les rires de Catherine dans Jules et Jim, le digne chignon blond de Marion Steiner dans Le Dernier Métro, les lettres fiévreuses d'Adèle H, autant d'images définitivement entrées dans l'histoire du cinéma.
Le séducteur Truffaut confessait qu'il aimait « toutes les femmes ». De sa mère « sublime et détestable » à sa dernière compagne Fanny Ardant, en passant par l'anticonformiste Louise de Vilmorin, ses petites amoureuses, quelques Liliane, ses filles aux prénoms de films hollywoodiens, la confidente Helen Scott, Isabelle A, les actrices dont il a été amoureux, Jeanne Moreau, Claude Jade et Catherine Deneuve, Elizabeth Gouslan dresse ainsi le portrait sensible d’homme chez qui l'imagination et la vie s’entrecroisent intimement dans une filmographie où la vérité n'est jamais réellement autobiographique, jamais réellement inventée.
Éditions Grasset, 19 €.