Arles : les premières maisons de Jean Prouvé s'installent à la fondation Luma
Superbe mise en bouche... Avant une exposition à l'automne, la fondation Luma Arles présente trois projets de l'architecte Jean Prouvé.
Ce sera assurément l'une des expositions les plus spectaculaires de l'automne. La fondation Luma Arles s'apprête à rendre hommage à Jean Prouvé, en rassemblant treize de ses maisons démontables, grâce à une collaboration avec la galerie Patrick Seguin.
Architecte et designer français, né en 1901 et mort en 1982, Jean Prouvé est l'un des penseurs de l'architecture moderne, notamment pour ses réflexions autour des questions de l'habitat. Après une formation en ferronnerie qui lui donne l'occasion de concevoir des meubles ou des décorations pour l'architecte Mallet-Stevens, il se lance à la Libération dans la conception et la construction de maisons légères. Gommant la différence entre le meuble et l'immeuble, il développe un système de fabrication de maisons pratiques et débarrassées de tout artifice esthétique, permettant une production industrielle. Après l'appel de l'abbé Pierre en 1954, il conçoit notamment la Maison des jours meilleurs, un projet révolutionnaire qui n'obtiendra pas la production espérée.
Au fil de sa carrière, l'architecte lorrain a participé notamment à la construction du Cnit à la Défense, au siège de PCF à Paris, à l'hôtel de ville de Grenoble, au musée André-Malraux du Havre ou au palais omnisport de Bercy. Il a également présidé le jury international pour le centre Pompidou, attribuant le projet à Renzo Piano et Richard Rodgers.
En attendant de découvrir la présentation intégrale, la fondation Luma Arles, qui vient d'inaugurer son exposition consacrée à la photographe américaine Annie Leibovitz, présente trois projets de Jean Prouvé, qui mettent en appétit...
Maison démontable Ferembal, 1948
Abritant les bureaux de l'usime Ferembal à Nancy, le vaste bâtiment a été sauvé de la destruction du site en 1983 et adapté par Jean Nouvel. Autour de cinq portiques fixés sur un plancher métallique, des panneaux préfabriqués en bois viennent s'encastrer pour créer des murs et d'éventuelles cloisons.
Ecole provisoire de Villejuif, 1956
Connu pour ses architectures provisoires, Jean Prouvé reçoit la commande d'un groupe scolaire à Villejuif, en proche banlieue parisienne. La structure se compose de béquilles d'acier supportant une toiture de bois et où viennent s'encastrer des façades entièrement vitrées.
Bureau d'étude Maxéville, 1948
Présenté en 1947 au concours des maisons nouvelles organisé par le ministère de la Reconstruction, cet objet de démonstration est un modèle parfaitement abouti qui ne connaîtra pas le succès attendu. L'un des rares exemplaires produit sera installé sur le site de l'usine Maxéville en Lorraine, face au bureau de Jean Prouvé, où il deviendra le bureau d'étude avant d'être démonté en 2015.
