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Nîmes : vers le lointain au nouveau Centre d'art contemporain


Pour sa première exposition, le nouveau Centre d'art contemporain de Nîmes réunit onze artistes explorateurs

Explore ! Le thème choisi pour le premier projet du nouveau Centre d’art contemporain de Nîmes (CACN) résonne comme un manifeste. L’exposition, qui se termine le 24 juin, accueille des artistes qui regardent vers le lointain, comme cette nouvelle institution qui vient d'ouvrir ses portes et entend bien refléter la diversité du monde et de la création d'aujourd'hui, sans frontières.

La star de l’exposition, c’est bien sûr Abraham Poincheval, récemment accueilli au Palais de Tokyo à Paris où il s'est enfermé dans une pierre avant de couver des poussins. Chez lui, l’expédition est avant tout intérieure. Abraham Poincheval est un voyageur immobile de l'extrême. Il présente une vidéo d’une performance ancienne où il a passé treize jours et treize nuits enfermé dans un ours au musée de la Chasse à Paris. Par ses performances à la fois physiques et artistiques, le plasticien s’échappe du monde pour une méditation où l’enfermement ouvre l’esprit vers de nouveaux horizons. Grâce au CACN, le public pourra rencontrer, à l'automne prochain, l'artiste qui viendra à Nîmes pour une conférence.

Et les horizons sont multiples au fil de l’exposition. Audrey Martin regarde vers l’espace avec ses topographies de la Lune, un lieu connu, étudié, mais aussi une source de rêverie. Caroline Corbasson s’inspire aussi de l’espace. Dans sa série Un nuage a commencé à couvrir le soleil doucement, entièrement, elle détourne des photos anciennes de montagnes qui une fois recouvertes de graphite se transforment en paysages de planètes lointaines et mystérieuses. Elle a également récupéré d'ancien tirages de l'observatoire de Marseille, désormais numérisés. Par un délicat jeu de pliage, elle invente de nouvelles cartographies, de nouveaux territoires, de nouvelles constellations.

Marc Etienne évoque les trap-houses, maison des rappeurs-dealers d’Atlanta et de Détroit avec des dessins à l’encre de Chine. Il mélange ces squats délabrés avec quelques maisons bourgeoises d’Aix-les-Bains. En traitant avec une manière précieuse des bicoques en ruines, il crée une fiction de mixité sociale et des rencontres entre des univers qui ne se croiseront jamais.

D’autres artistes évoquent plus directement le voyage, comme la Brésilienne Manuela Costa Lima avec son étonnant Projeto Correspondência, entamé en 2012 et toujours en cours. Elle a repéré sur Google Earth des photos de maison où l’on aperçoit les habitants, les a contactés pour entamer une relation épistolaire. C’est ainsi qu’elle a rencontré Bertrand Riou, commissaire de l’exposition et directeur du CACN, après avoir contacté son père aperçu sur internet devant sa résidence nîmoise. Eléna Salah évoque un paysage aperçu au Viet-Nam, accompagnant la photo de sculptures, propositions de volumes donnant du relief à l’image en deux dimensions. Dans le désert du sud marocain, Zainab Andalibe et Nicolas Kozerawski se fondent avec l’horizon en suivant un fil d’Ariane.

Explorateur de mythes et de paysages fantastiques, Johan Decaix a séjourné en Ecosse où, à force de patience et de rêveries, il a réussi à photographier le monstre du Loch Ness ! Vincent Blesbois est aussi un voyageur, un amateur de trail qui parcourt le monde. Il ramène de ses courses des objets récoltés sur place pour créer des installations où se mélangent la nature et les objets industriels. Car les voyages peuvent aussi être inquiétants, comme le montrent les Nouveaux continents de Lucas Volpe, cartographie des îlots de déchets qui flottent dans les océans, se disloquant, se reformant au gré des courants.

On attend avec impatience la prochaine exposition du CCAN de Nîmes. A partir du 8 juillet, "The Internet of me" s'intéressera aux réseaux informatiques dans le monde contemporain, à la façon dont le 2.0 crée de nouveaux territoires artistiques et devient source d'inspiration, support de création, moyen de diffusion... Le projet réunira Pierre Clément, Benjamin Collet, Bérengère Hénin, Nicolas Lebrun, Mazaccio & Drowilal et antony peskine.

Jusqu'au 24 juin. Mardi au samedi, 10 h-19 h. Centre d'art contemporain de Nîmes, 25 rue Saint-Rémy, Nîmes. Entrée libre.

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