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Nîmes : l'art contemporain tisse sa toile au Centre d'art contemporain


"The internet of me", exposition collective d'artistes s'emparant de l'internet à découvrir au nouveau Centre d'art contemporain de Nîmes.

Des affaires économiques aux affaires sentimentales, en quelques années, l’arrivée de l’internet a profondément modifié la vie quotidienne. La création n’échappe pas au mouvement. Avec "The Internet of me", la nouvelle exposition du Centre d’art contemporain de Nîmes réunit des artistes travaillant autour du réseau. Après l’ère du web-art où les artistes créaient des œuvres sous formes numériques et immatérielles, est venu le moment du post-internet. Les artistes utilisent, s’approprient, se moquent ou critiquent la toile pour des œuvres qui n'utilisent plus forcément la toile comme support et qui se situent en prise directe avec ce nouveau monde.

antony peskine, en minuscule comme dans les adresses mail ou url, détourne les images des écrans, une recherche « j’ai peur » sur un moteur de recherche ou des spams, pour des dessins montrant l’angoisse et l’absurde du monde informatique. Un monde dont s’empare aussi le duo Mazaccio & Drowiwal. Après un voyage dans la Silicon Valley, ils sont revenus avec des photos prises dans les start-up californiennes qu’ils réinterprètent pour des vanités contemporaines, où la souris et le téléphone côtoient le tapis de yoga de la culture fun du bien-être, le globe terrestre apparemment sans frontières toujours dans un coin.

L’absurde revient souvent dans le regard des artistes, suscitant parfois un regard politique. Bérengère Hénin a vu subitement son nom dégringoler dans les pages des moteurs de recherche quand le Front National s’est installé à Hénin-Baumont, dans le Nord. Avec l’aide de son père avocat, elle s’est lancée dans une procédure contre le parti pour faire reconnaître ce préjudice, dans une démarche à la fois performative et engagée. Avec son jeu Le Grand Test, elle propose au visiteur de choisir avec un télécommande entre des propositions manichéennes et finalement dépourvues de sens et d’enjeu. Prince ou Michael Jackson ? Foot ou rugby ? Analogique ou numérique ? Sculpture ou peinture ? Rien à gagner ! Juste la possibilité de s’exprimer dans le vide comme le font des millions d’internautes sur les réseaux sociaux. Qui permettent une surveillance généralisée figurée par les paraboles de Pierre Clément, ready made auquel il vient ajouter de façon poétique des éléments primitifs. Il détourne également Google Patent, branche du moteur de recherche spécialisée dans les brevets, pour une sculpture toute en transparence, gravée de schémas glanés sur la toile, protégés et incompréhensibles par le commun des mortels.

Cette pensée du réseau est au cœur du travail de Nicolas Lebrun qui a conçu un chat entre différents penseurs s'intéressant au réseau ou à la surveillance. Héraclite, Michel Foucault ou Alan Turing, figurés au crayon dans des dessins, discutent grâce au codage de l’artiste sur de grands sujets philosophiques.

Deux œuvres offrent des échappées dans cet accrochage polyphonique... De façon poétique d’abord avec Benjamin Collet et son Arlequin désarticulé, tablette à la main, pensif dans l’atmosphère musicale rêvée par l’artiste. De façon hypnotique avec GSM Clock d’anthony peskine qui s’est lancé dans un projet ahurissant. Dans les publicités ou les sites de petites annonces, il a collecté 1 440 images de téléphones permettant de créer une horloge numérique, avec des images de portables et de smartphones qui défilent et égrènent le temps, minute par minute sur 24 heures, avec une lenteur poétique à l’opposé de la frénésie de la toile.

Jusqu’au 23 septembre.

Mardi au samedi, 10 h-18 h. CACN, 25 rue Saint-Rémy, Nîmes. Entrée libre. 09 86 41 60 33.

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