Arles : le monde visible de Fischli et Weiss à la fondation Luma
La fondation Luma à Arles expose l'installation photo "Visible World "de Peter Fischli et David Weiss.
Voici une oeuvre qui repose sur une alchimie mystérieuse et à la puissance ensorcelante... Tout l'été, la fondation Luma expose Visible World du duo Peter Fischli et David Weiss, oeuvre majestueuse issue de la collection de Maja Hoffmann. Au fil des années, les artistes ont assemblé 3 000 images, présentées en petits formats, sur une banque lumineuse de 30 mètres de long. Le regard passe d'une photo à l'autre, fasciné par l'ampleur et la modestie du travail des artistes.
C'est une véritable tour du monde que propose les plasticiens, avec des images qui s'enchaînent par des jeux de correspondances chromatiques et thématiques. Mais il y a quelque chose en plus, quelque chose d'indescriptible qui fait que la rétine et le cerveau se lancent dans cette balade comme si elle était absolument logique, intime, personnelle à chacun. L'odyssée de Fischli et Weiss passe par les grands espaces américains, Notre-Dame-de-Paris, les parcs africains, les temples asiatiques. S'y côtoient des enfants, des urbains, des religieux, des hommes et des femmes de tous les continents, créant une image universelle et vivante du monde visible. Le monumental, le spectaculaire et l'anodin, le construit et le naturel, le sublime et le banal se mélangent, se côtoient, s'entrecroisent, se chevauchent dans une collection à la fois encyclopédique et onirique où l'émerveillement surgit au hasard, sans crier gare.
Dans un très beau texte, le critique et curateur Hans-Ulrich Obrist décrit l'oeuvre comme « une capsule témoin du XXe siècle, montrant jungles, jardins, déserts, plages, villes, bureaux, appartements aéroports, la tour Eiffel et le pont du Golden Gate, et tout ce qu'il y a entre. Tous ceux qui voient cette oeuvre y reconnaissent leur propre monde - un bouddhiste y reconnaît le bouddhisme ; un fermier, l'agriculture ; un grand voyageur, des avions. Cependant Visible World ne peut s'appréhender dans son entier - il refuse une vision globale ».
Jusqu'au 24 septembre 2017. Tous les jours, Fondation Luma, parc des Ateliers, Arles. Entrée libre.
Une autre oeuvre de Peter Fischli et David Weiss, Le cours des choses, est présentée dans le cadre des Rencontres d'Arles dans l'exposition Le spectre du surréalisme à l'atelier des Forges.