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Arles : Jacques Réattu, le rêve d'un artiste


Une rétrospective consacrée au néoclassique Jacques Réattu au musée qui est installé, à Arles, dans son ancienne maison et la présentation inédite de ses grandes grisailles.

Son nom est plus connu que son œuvre. Jacques Réattu est à l'honneur chez lui. Achetés par l’artiste, l’ancienne commanderie de Saliers et le Grand Prieuré de l’ordre de Malte abritent aujourd’hui le musée qui porte son nom à Arles. C’est sur les quais du Rhône, avec de vastes fenêtres ouvrant sur le fleuve, qu’il avait installé son atelier.

Né en 1760, neveu d’Antoine Raspal, Jacques Réattu incarne les ambitions d’un peintre de l’époque. Marqué par le néoclassicisme, il est nourri par l'héritage antique, il rêve comme ses contemporains du prix de Rome qui ouvre les portes de la Villa Médicis. Mais ces premières tentatives sont laborieuses.

Il participe au concours huit années de suite, mais il s'accrohce... Après avoir gagné en clarté, il obtient enfin la distinction en 1790 avec Daniel faisant arrêter les vieillards accusateurs de la chaste Suzanne. Mauvais moment... La France est en pleine révolution et l’heure n’est pas aux voyages ! Il prend la route, mais met longtemps à rejoindre enfin son poste. Dans une Académie de France surveillée par les agents pontificaux, Jacques Réattu étouffe et supporte mal l’Italie et les Italiens... Il livre tout de même un Prométhée inspiré par l’élan révolutionnaire ou une belle Vision de Jacob. Aux côtés des toiles, l’exposition rassemble dessins et études montrant les recherches du peintre, l’application de ces artistes néoclassiques qui rêvent de perfection.

Hélas pour lui, la Villa Médicis ferme ses portes et Jacques Réattu part sur les routes, notamment à Naples où il dessine quelques paysages de la campagne environnante, signant pour la première fois Arelatensis, l’Arlésien.

De retour en France, à la fin de l'année 1794, il reçoit une commande monumentale, montrée pour la première fois de façon spectaculaire. Pour le Temple de la Raison de Marseille, il peint huit œuvres en grisaille, imitant les bas-reliefs. Restaurées pour l’occasion, elles sont montrées en majesté, accompagnées de quelques dessins préparatoires. Les grandes toiles composées à la gloire des idées de la Révolution française sont accrochées en hauteur dans la chapelle Sainte-Anne. Le lieu est symbolique, puisqu’il s’agit d’une église désacralisée au début du XIXe siècle, située place de la République.

Mais après la Révolution, Jacques Réattu peine à faire reconnaître son travail et se replie à Arles. Il se consacre à la gestion de son patrimoine et s'isole de la scène artistique nationale. Puis il reprend les pinceaux après plusieurs années et se lance dans un période foisonnante, travaillant à plusieurs décors aux motifs allégorique. L'inspiration mythologique des premières années est toujours présente. Parmi les nombreuses commandes, achevées ou inachevées, Jacques Réattu travaille pour l’ancien théâtre de Nîmes ou, à la toute fin de sa vie, pour l’église Saint-Paul de Beaucaire, première incursion dans l'univers religieux qu'il n'aura pas le temps de boucler avant de mourir en 1833.

Jusqu'au 7 janvier. Mardi au dimanche, 10 h-17 h. Musée Réattu, 10 rue Grand Prieuré et Chapelle Sainte-Anne, Arles. Musée 8 €, 6 €, chapelle entrée libre. 04 90 49 37 58.

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