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Biennale de Venise : le pavillon musical de Xavier Veilhan


Le plasticien Xavier Veilhan représente la France à la Biennale de Venise avec "Studio Venezia", oeuvre immersive et collaborative.

Le public chuchote en entrant dans la grotte à facettes de Xavier Veilhan... Investissant le pavillon français pour la 57e Biennale de Venise, le plasticien métamorphose totalement le bâtiment à la sagesse néoclassique en studio aux formes futuristes. Pendant toute la durée de l'événement, les musiciens enchaînent les sessions d'enregistrement. Forcément, selon les moments, l'intérêt de la visite varie... En fonction des goûts, on est plus séduit par un pianiste classique ou par un DJ aux machines. Parmi les invités, le groupe Air, Sébastien Tellier, Jennifer Cardini, le compositeur libanais Zad Moultaka qui représente par ailleurs son pays à la Biennale, l'immense Alexandre Desplat... Mais c'est le fil tissé entre l'artiste, présent pendant sept mois au pavillon français, et les tous ceux qui se succèdent à Venise qui fait sens. Et avec les expériences futures, puisque l'aventure est destinée à se poursuivre avec un Studio Lisboa puis un Studio Buenos Aires.

Pas de spectacle à voir... Dans ces coulisses, habituellement cachés aux regards, Xavier Veilhan expose la création à l'oeuvre, dans ce qu'elle a de plus humain, de simple, de souvent incompréhensible pour qui n'a pas les codes musicaux. Une pléiade d'instruments traditionnels fournis notamment par le producteur Nigel Godrich attendent d'être utilisés. Autour d'étranges instruments fabriqués par Xavier Veilhan et se fondant dans ce décor aux angles étranges. On y voit des artistes et des techniciens qui tâtonnent, qui travaillent oubliant presque les visiteurs. On y entend des silences, des pauses feutrées. On ressent ce temps parallèle de l'éclosion artistique. Finalement, le résultat importe peu dans l'immédiat, on pourra toujours aller entendre les sons captés sur le site internet du Studio Venezia. Ce qui compte, c'est l'expérience que Xavier Veilhan donne à voir et à partager, dans une symbiose entre la création plastique et musicale.

« Le compositeur Pierre Schaeffer disait que la musique est une architecture qui parle : voilà exactement ce que je voulais obtenir, une architecture activée par le son », expliquait récemment l'artiste dans Le Monde. Sur son site internet, il développe son projet, son laboratoire : « J’imagine un environnement : une installation immersive renvoyant à l’univers du studio d’enregistrement et inspirée par l’œuvre pionnière de Kurt Schwitters, le Merzbau (1923-1937). Des musiciens de tous horizons sont conviés à cette sculpture-studio qui devient alors le support de leurs créations pendant les sept mois de la Biennale. Le pavillon opère une fusion entre arts visuels et musique, ravivant des références allant du Bauhaus aux expériences du Black Mountain College en passant par Station to Station de Doug Aitken. » Le Merzbau, c'était l'une des premières tentatives d'oeuvre totale de l'artiste dada Kurt Schwitters, une installation mythique et disparue, une sculpture habitable dont le premier nom était Cathédrale de la misère érotique, une oeuvre fondamentale qui n'en finit pas de tisser sa toile jusqu'à aujourd'hui.

Pour aller plus loin :

Le site internet du Studio Venezia.

Le site internet de Xavier Veilhan.

Xavier Veilhan sur le site internet de la galerie Emmanuel Perrotin.

Continent musique, émission de France Culture, Imagine le Studio Venezia avec Xavier Veilhan.

Les Regardeurs, émission de France culture, consacrée au Merzbau de Kurt Schwitters.

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