Nîmes : Nikita, le street art et la mémoire des murs chez Corps et âme
Nikita, street-artiste montpelliéraine, présente son travail autour de la mémoire à la galerie Corps et âme à Nîmes.
Quand les graffeurs passent de la rue à la galerie d’art, ils abandonnent généralement le mur pour la toile. La graffeuse Nikita se situe dans un entre-deux, entre l’officiel et le sauvage... Figure de la scène street-art montpelliéraine au sein de la crew 5.7, peintre de vastes fresques dans le quartier Les Aubes à Montpellier, elle est à l’affiche en ce moment avec une exposition à la galerie Corps et âme à Nîmes.
Nikita aime les « endroits abandonnés, reculés », elle s’intéresse au phénomène urbex, aux « lieux qui ont une âme, aux murs avec un grain » où elle graffe, peint des anamorphoses. Pour l’exposition “Résurgences”, elle présente une série de travaux récents.
Lors de ces aventures, elle prélève des morceaux de tapisserie dans les bâtiments délabrés qu’elle visite. Puis, elle les utilise comme support à son travail. Elle emprisonne « la mémoire des murs » et la transmet de façon contemporaine, faisant remonter à la surface des fantômes qu’elle fait revivre.
Des visages apparaissent, pleins de vie, souvent avec un graphisme assez classique, parfois avec quelques influences japonisantes. Sur les papiers peints fleuris d’un château en ruine, elle joue avec la préciosité, donnant à sa figure les traits d’une madone. Sur des tapisseries prélevées dans le bureau du directeur d’un ancien bagne pour enfants, elle peint une jeune fille pleine de pureté avec des colombes symboles de liberté. Parfois, les peintures prennent place dans des moulages en résine de vieux cadres baroques. La présence troublante des figures, la force d’incarnation de son trait, les prénoms qui apparaissent dans les titres... Avec beaucoup d’émotion, elle s’imprègne des atmosphères pour en transmettre les énergies étranges.
Jusqu’au 30 novembre. Galerie Corps et âme, 1 bis rue Emile-Jamais, Nîmes. Entrée libre. 09 81 89 52 38