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Sur la piste... Chez Peggy Guggenheim à Venise


Au bord du Grand Canal à Venise, le Palazzo Venier dei Leoni abrite la collection d'art moderne de la galeriste et mécène Peggy Guggenheim.

S'agit-il du plus beau musée d'art moderne du monde ? La collection Peggy Guggenheim de Venise est l'un des trésors de la Sérenissime, un bijou au charme ensorcelant.

Construit au XVIIIe siècle, inachevé, le palais Venier dei Leoni est la seule bâtisse sans étage alanguie au bord du Grand Canal, entre la pointe de la Douane et le pont de l'Académie. Il ne reste pas grand chose de la vie intime de la prestigieuse collectionneuse qui a vécu sur place une trentaine d'années avant de mourir en 1979. On a aujourd'hui du mal à imaginer le faste des soirées huppées que l'excentrique Peggy Guggenheim organisait dans sa vaste demeure. Seul le quai, avec L’Angelo della Città, le fameux cavalier de Marino Marini au membre viril démontable pointé vers le canal, évoque les photos de l'époque. Les cendres de Peggy Guggenheim reposent discrètement dans le jardin, aux côtés de celles de ses chiens adorés. La tête de lit sculptée par Alexander Calder a été démontée et la maison a été transformée en musée classique, alignant les white cubes.

Mais dans les murs, c'est l'âme de Peggy Guggenheim qui palpite à travers sa collection, patiemment accumulée au fil des années, y compris dans une forme de combat pour défendre les oeuvres et les artistes qu'elle aimait durant la Seconde Guerre mondiale. L'ensemble exceptionnel représente deux époques. Futurisme, cubisme, surréalisme... Tous les grands noms de l'entre deux guerres sont présents aux cimaises, des artistes avec lesquels la galeriste avait souvent des relations personnelles. C'est d'ailleurs ce qui fait le charme et la puissance de cette collection. Au-delà de son importance pour l'histoire de l'art, il s'agit d'abord d'une histoire d'amour et d'amitié que racontait récemment la documentariste Lisa Immordino Vreeland dans son film Peggy Guggenheim, la collectionneuse.

Son mari Max Ernst, mais aussi Picasso, Braque, Klee, Delaunay, Léger, Picabia, Duchamp, Dali, Mondrian, Brancusi, Giacometti, Magritte, Brauner, Chagall, Modigliani, Morandi, Boccioni, Kandinsky, Dubuffet... La liste est impressionnante. Etourdissante... Et chaque fois, des oeuvres majeures, pas des anecdotes, mais des pièces résumant l'identité de leur auteur. Aucune faute de goût dans cette sélection ! L'accrochage permanent évolue en permanence, mais la consultation du site internet de la collection Guggenheim, qui permet de découvrir les oeuvres qui ne sont pas exposées, prolonge cette émotion.

Mais Peggy Guggenheim est restée ouverte sur son temps. Après guerre, elle est l'une des premières à regarder avec intérêt ceux qui vont faire basculer l'art de l'autre côté de l'Atlantique, les peintres Willem De Kooning ou Jackson Pollock, mais aussi le sculpteur Alexander Calder.

Depuis 2012, le musée accueille également la collection Hannelore et Rudolph B. Schulhof qui vient compléter avec magie le fonds, notamment par une ouverture vers l'art minimal américain, avec des oeuvres de Brice Marden, Agnes Martin, Ellsworth Kelly ou des émaux blancs et nacrés de Robert Ryman à couper le souffle. Et à chaque fenêtre, une vue merveilleuse et fascinante sur le Grand Canal...

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