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Montpellier : dans les couleurs de Jean-Michel Meurice au musée Fabre


Inclassable compagnon de route de Supports/Surfaces, Jean-Michel Meurice est à l'honneur dans les salles contemporaines du musée Fabre à Montpellier avec un regard sur son parcours depuis les années 60.

Jean-Michel Meurice est un artiste hors norme. Peintre, compagnon de route de Supports/Surfaces au mitan des années 60, il est aussi réalisateur, documentariste, auteur de nombreux portraits d'artistes, l'un des fondateurs de la chaîne franco-allemande Arte. Il est d'ailleurs assez curieux de voir que dès 1961, l'une de ses premières oeuvres est un film peint. Avec "Parcours : 1956-2018", le musée Fabre à Montpellier revient sur la carrière de l'artiste, à l'occasion de l'achat de deux pièces récemment et du don remarquable d'un ensemble d'oeuvres par le plasticien. Et épouse une actualité étonnante... En peu de temps, les artistes de Supports/Surfaces, cette dernière grande avant-garde française, font un retour fracassant sur le devant de la scène. L'an dernier, Carré d'art à Nîmes explorait les premières années du mouvement. Plus récemment, le musée de Grenoble consacrait une rétrospective à Daniel Dezeuze. Et les galeristes s'intéressent aussi à cette génération, à l'image de Clémence Boisanté à Montpellier qui présente en ce moment "Supports/Surfaces et après" jusqu'au 5 mars.

Dès les années 60, la couleur est au coeur du travail de Jean-Michel Meurice. Influencé par l'art américain, il s'empare du fluo. Comme ses compagnons de Supports/Surfaces, il interroge sa peinture en utilisant de nouveaux matériaux, sortant du carcan de la toile tendue sagement sur un châssis. Il peint sur des papiers d'aluminium, assemble librement des toiles de vinyles. « Je fais peinture de tout », explique Jean-Michel Meurice, dans un entretien qui accompagne l'exposition.

L'influence de Matisse est présente du début à la fin. Une toile de jeunesse, une fenêtre, motif matissien par excellence, annonce la couleur. Dans ces années 60, c'est plutôt par les assemblages, les pliages, les collages qu'on retrouve cette source d'inspiration que sont les papiers découpés.

Au fil des années, il décortique la couleur, ses composantes, ses réactions, ses interactions. Les grandes toiles rayées, dont certaines se déroulent pour venir se poser au sol, sont éblouissantes. Une nouvelle fois, les questions de Supports/Surfaces ressurgissent avec la répétition, l'importance de la main. « Reprendre le pinceau et couvrir la surface de gestes simples, neutres, informels. Couleur par couleur, le pinceau traversant toute la surface, "all over", sans composer. Seul but recherché, la plus grande intensité possible de la sonorité venue des couleurs ensemble. Des polychromes indéfinissables et tendant au monochrome », précise Jean-Michel Meurice. Le résultat reste éblouissant. Et la volonté de flirter avec le degré zéro de la peinture aboutit à un effet maximal, une célébration de la peinture qui se retrouve dans les années 80 quand Jean-Michel Meurice renoue avec une forme de figuration.

Avec des motifs simples, des empreintes de feuilles, puis des arabesques dessinant des belles de nuit, des belles de jours, des ipomées, Jean-Michel Meurice livre un art plein de sensualité, qui évoque encore Matisse, avec une peinture dont la « fonction est d'abord d'ordre spirituel. Un rituel de célébration. » Avec un art dont l'intensité réside dans la couleur, dont la puissance surgit de la peinture même.

Informations pratiques

Jusqu'au 29 avril. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Musée Fabre, 39 boulevard Bonne-Nouvelle, esplanade Charles-de-Gaulle, Montpellier. De 6 € à 8 €. 04 67 14 83 00.

Pour aller plus loin

Jean-Michel Meurice sur le site de la galerie Ceysson & Bénétière.

Les collections contemporaines du Musée Fabre.

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