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Nîmes : Christopher Taylor, l'Islande et la mémoire des lieux à NegPos


A la galerie NegPos à Nîmes, le photographe Christopher Taylor évoque une maison en Islande, la mémoire familiale de sa femme et le temps qui passe...

Le temps qui s’écoule dans les photos de Christopher Taylor est calme, tout en douceur. Le photographe aime le travail au long cours. La série "Steinholt - Une histoire des origines des noms" qu’il présente à la galerie NegPos à Nîmes est née avec l’achat de la maison des grands-parents paternels de sa femme Álfheiður, en Islande, dans un village reculé de l’extrême nord-est de l’île, à l'opposé de Reykjavik.

Christopher Taylor travaille autour de la mémoire des lieux, des petits détails qui s’inscrivent dans le paysage pour raconter des histoires traversant les siècles. Une seule photo montre la maison des aïeux, une vue sur l’extérieur à travers une fenêtre. Autour, Christopher Taylor cherche des traces de la vie des ancêtres de sa femme, des petits ouvriers pauvres qui travaillaient dans l’élevage des moutons. Dans cet univers hors du temps, le photographe s’attache à des paysages de lande désertiques, à des horizons maritimes. Il parcourt des kilomètres pour rencontrer des maisons de bois flottés et de tourbe, des animaux, des pêcheurs, des proches de la famille de sa femme qui connaissent les brebis, les poissons, les secrets. Il photographie son épouse de dos, devant la tombe de son père face à la petite église du village ou se regardant dans le miroir de sa grand-mère. Tout est hors du temps, hors de l'espace, flottant hors des repères habituels.

Christopher Taylor continue à travailler en argentique, dans un noir et blanc absolument somptueux. Il tire lui-même ses photos sur des papiers barytés mats révélant toute une gamme de gris fragiles et délicats. « J’aime le noir et blanc car il donne un caractère un peu abstrait, un graphisme qui se rapproche du dessin. J’aime les choses réduites au plus simple, la couleur donne un décor qui n’est pas essentiel », explique l’artiste. Malgré l’austérité de ces contrées reculées et sauvages, les images sont gagnées par une forme de douceur apaisée et apaisante, « parce que c’est une histoire intime » que le photographe partage avec pudeur et sensibilité.

Jusqu’au 4 mai. NegPos, 1 cours Nemausus, Nîmes. Entrée libre. 04 66 76 23 96.

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