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Sur la piste... Les vitraux de Max Ingrand aux Baux-de-Provence


La petite église Saint-Vincent, des Baux-de-Provence, abrite des vitraux du grand maître verrier Max Ingrand.

Son nom est aujourd'hui assez oublié. Max Ingrand a été l'un des grands verriers du XXe siècle, l'un des vitraillistes français les plus prolifiques et les plus reconnus en son temps. Né en 1908, dans les Deux-Sèvres, mort en 1969, il a été marqué durant son enfance par les vitraux de la cathédrale de Chartres. Dans l'immédiat après-guerre et jusqu'à sa mort à la fin des années 60, il a participé au renouveau du vitrail, enchaînant environ 200 chantiers en 20 ans, en Europe bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis ou en Amérique du Sud. En France, il a créé des vitraux pour les cathédrales de Tours ou de Strasbourg. Il est aussi célèbre pour sa fantastique décoration de l'église d'Yvetot, en Normandie, le plus grand vitrail à l'époque avec plus de 1 000 mètres carrés de couleurs et de lumières.

En 1960, Max Ingrand a créé les vitraux de la petite église Saint-Vincent des Baux-de-Provence, grâce au mécénat de la famille de Monaco. L'artiste avait l'habitude de s'adapter aux lieux et l'architecture pour ses créations. Dans un style expressionniste qui évoque parfois la peinture de Bernard Buffet, Max Ingrand livre une figuration torturée, marqué par la guerre qu'il a passé prisonnier au stalag pendant des années. « Les vitraux (...) que j'ai eu la joie de réaliser pour cet édifice très particulier qu'est l'église des Baux, l'ont été en fonction de la tradition qui s'y attache. L'architecture même de l'église et ses chapelles complètement enfouies dans le rocher, font pénétrer plus avant dans le mystère qu'on découvre (...) en arrivant au village. Le paysage grandiose, blanc par les roches déchiquetées et crayeuses, noir par les cyprès qui constituent la végétation de Provence, incite à la grandeur et à la noblesse », expliquait l'artiste

Pour Les Baux-de-Provence, son programme iconographique se déroule en trois temps. D'abord, les temps présents avec le tondeur de mouton, une allégorie de la nuit de Noël et l'étoile du berger.

Puis, Max Ingrand évoque la période de la Chrétienté naissante avec ses martyrs, saint Laurent et sa grille, sainte Lucie avec la corde et l'épée puis saint Sébastien, le corps criblé de flèches.

Enfin, Max Ingrand représente la vie terrestre du Christ, avec la Vierge Marie, sainte Anne, sa mère, ainsi que le Baptiste et les instruments de la passion.

Les spécialistes du verre et du design connaissent Max Ingrand pour sa fameuse lampe Fontana en verre soufflée, créée en 1954 et dont le raffinement n'a pas pris une ride.

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