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Les Baux-de-Provence : Picasso et l'Espagne aux Carrières de lumières


Le spectacle immersif des Carrières de lumières aux Baux-de-Provence met à l'honneur Picasso et les maîtres espagnols.

Du musée Fabre de Montpellier à la fondation Van Gogh d'Arles, en passant par Carré d'art à Nîmes, cette année Picasso est à l'affiche partout, dans le cadre du cycle Picasso Méditerranée. Mais nulle part, il est présent dans un tel format. Le nouveau spectacle multimédia des Carrières de lumières des Baux-de-Provence a pour thème "Picasso et les maîtres espagnols". Sur les gigantesques parois des carrières où Jean Cocteau a tourné son Testament d'Orphée avec Picasso, se déploient les oeuvres du peintre de ses origines à sa maturité, en relation avec ses sources d'inspiration mais aussi les peintres académiques qu'il a vu dans sa jeunesse avant d'entamer sa révolution. Rencontre avec Gianfranco Ianuzzi, concepteur de cette nouvelle exposition immersive.

Comment avez-vous envisagé Picasso pour ce spectacle ?

Picasso est présenté à partir de ses origines. Dans la partie introductive, nous montrons les anciens peintres espagnols, notamment Goya, le premier moderne. A la fin, Velasquez est évoqué à partir de la revisitation des Ménines par Picasso.

On montre aussi l'Espagne de l'époque où Picasso est parti pour venir à Paris et pour révolutionner la peinture avec le cubisme et Les demoiselles d'Avignon. Cela permet de voir d'où il venait avec des artistes comme Sorolla ou Zuluoga, des peintres plus traditionnels, proches d'un impressionnisme espagnol.

On entre ensuite dans l'oeuvre de Picasso de façon très gaie, très moderne. Le parcours n'est pas chronologique. Il s'agit de moments, de flashs qui dans leur ensemble transmettent l'âme et la grande force innovatrice de la peinture de Picasso. L'idée est de montrer cette capacité à se renouveler tout le temps. Le spectacle peut apparaître comme décousu, mais c'est la vie de Picasso qui redémarre en permanence sur des nouvelles formes, de nouvelles techniques.

Sur la fin, on voit les années 60 quand il se libère de toute contrainte morale ou intellectuelle, quand il peignait de façon compulsive, parfois cinq ou six tableaux par jour, sans souci de finir, de soigner.

En conclusion, nous donnons les portraits des femmes parce que sa vie est marquée par ces rencontres qui n'ont pas seulement une importance intime, mais aussi dans son art. Chaque rencontre est un bond en avant.

En prologue et en épilogue, est cité le film de Clouzot, Le mystère Picasso où on le voit à l'oeuvre.

En décomposant et recomposant les images, il y a la même volonté que Clouzot de faire comprendre l'art de Picasso...

Oui, surtout pour le cubisme, la recherche d'une troisième dimension avec par exemple les portraits où on voit la face et le profil dans un même tableau. En décomposant l'image, cela permet de comprendre ces changements de position, de regarder avec deux angles. En détachant les parties, on refait en arrière le parcours que Picasso a fait dans sa tête.

Il faut décomposer discrètement, sans dénaturer pour donner des clés de lecture et permettre de s'approcher de l'oeuvre. Tout s'est fait avec l'accord de l'Administration Picasso, avec un total respect de l'intégrité de l'oeuvre.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce travail sur Picasso ?

Sa capacité à vivre plusieurs vies et à se renouveler. Depuis 30 ans, j'ai travaillé sur plusieurs artistes. Avec Picasso, c'était comme faire cinq ou six spectacles en même temps, pour parvenir à trouver la même âme dans des formes différentes. Il a une capacité étonnante à ne jamais s'arrêter sur des acquis.

Quelles étaient les difficultés ?

C'est plus technique. Le monde de Picasso est intime, il peint ce qu'il voit dans son atelier. Donner à voir cela sur les énormes surfaces des carrières est difficile. Quand on a un paysage, c'est facile de l'étaler sur 7 000 mètres carrés. Quand on a un portrait ou le petit coin d'une pièce, c'est plus compliqué. Mais c'est aussi l'intérêt. La difficulté stimule, nécessite de trouver des solutions. Quand les choses sont faciles, on prend des raccourcis. Face à des difficultés, on s'interroge, on se remet en question. C'était une contrainte, mais aussi une chance.

Jusqu’au 6 janvier 2019. Tous les jours, 9 h 30-19 h. Carrières de lumières, route de Maillane, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). 12,50 €, 10,50 €, forfait famille 40 €. 04 90 54 47 37.

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