top of page

Nîmes : la jeunesse, âge fragile et sensuel au CACN


Le Centre d'art contemporain de Nîmes accueille l'exposition "Jeune", projet pensé par les artistes Rebekka Deubner et Pauline Hisbacq.

Avec la jeunesse, la question du corps est centrale, elle lui est intimement liée. Elle est au coeur du rapport à l'autre et au monde. Avec “Jeune”, le nouveau projet du Centre d’art contemporain de Nîmes qui fête son premier anniversaire, les artistes s’éloignent d’une perspective sociologique pour évoquer la jeunesse de façon sensible, pour « en donner un sentiment, un ressenti », explique Rebekka Deubner, commissaire de l’expo avec Pauline Hisbacq. Les deux artistes travaillent régulièrement autour de ces thématiques, elles invitent six autres artistes à les rejoindre pour une évocation à la fois sensuelle et mélancolique. Présentée à l'automne dernier dans le cadre de Photo Saint-Germain, en marge de la foire Paris Photo, l'exposition sera ensuite présentée en septembre prochain à Nice pour le festival de la photographie méditerranéenne Sept Off.

Avec sa série En surface, la peau, Rebekka Deubner poursuit un travail intime autour du désir. Par ses photos, ses vidéos, ses enregistrements, elle montre comment le corps exprime des émotions, échappant parfois au littéral pour glisser vers le symbolique. Pauline Hisbacq s’intéresse aux chagrins d’amour adolescents, avec une série de portraits frontaux et troublants, fragiles regards sur le sentiment amoureux.

A leurs côtés, les autres artistes montrent un visage pluriel de la jeunesse. Joseph Charroy s’est immergé à Huy, petite ville belge sur les rives de la Meuse. Il photographie au polaroïd des jeunes lors de la fête foraine estivale, dans un espace temps parallèle, nostalgique et très loin de la jeunesse branchée des métropole. Bérangère Fromont s’éloigne aussi du quotidien avec la série I don’t want to disappear completely. Dans un noir et blanc intense, elle suit une bande de jeunes Lettons dans une balade nocturne, s’intéressant autant aux corps qu’aux lieux. Ce mélange d’atmosphères singulières est aussi au cœur du travail de Camille Vivier, qui travaille des thèmes classiques, le nu et la nature morte pour une variation autour du corps juvénile idéalisé et la statuaire. Ce corps travaillé, modelé, Nicolas Cabos le saisit de biais avec un travail en cours, Sony, où il photographie un jeune haltérophile. Mais pour ce portrait sensible, il ignore les compétitions, s'intéressant uniquement aux moments de pause, aux instants parallèles de relâchement générant une étrange sensualité.

L’adolescence et la jeunesse peuvent aussi être des moments où on souhaite vivre sa vie, s'affirmer de façon personnelle. Les photos de Martine Dawson, Je me demandée si les autres allaient me trouver différente, forment un récit personnel, des fragments autour du toucher, de la fête, de la mémoire qui s'efface, de l'insaisissable. Elle photographie sans cesse de petits instants. Pour ce projet, elle sonde ses archives, puise des photos de corps, de plantes piquantes, les couvre, les recouvre dans un accrochage plein de secrets et de labyrinthe. Ce monde personnel est encore plus saisissant avec Into the pandomenium de Melchior Tersen, qui photographie sa chambre d’adolescent, envahie de jouets et d’images de la pop culture des années 90. Un joyeux mélange de mangas, de bouteilles de soda, de jeux électroniques, de films américains qui dessinent les contours d’une enfance qu’il continue à vivre dans son quotidien, comme dans sa pratique artistique.

Jusqu’au 16 juin. Mardi au samedi, 11 h-18 h. Visite commentée tous les samedis à 16 h. Centre d’art contemporain de Nîmes, 25 rue Saint-Rémy, Nîmes. Entrée libre.

 FOLLOW THE ARTIFACT: 
  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Instagram B&W
 RECENT POSTS: 
bottom of page