Nîmes : sous le soleil de Yash Godebski, exactement
À la Salamandre à Nîmes, le peintre Yash Godebski présente des œuvres entre ombre et lumière.
« La lumière métamorphose tout », selon Yash Godebski, qui en a fait le cœur de son travail depuis des années. À la galerie de la Salamandre, à Nîmes, il présente une série de toiles illustrant toutes les thématiques qui traversent sa carrière. Le peintre a régulièrement montré son travail d'artiste à Nîmes, il est issu d'une lignée d'artistes, son grand-père Jean peignait la Camargue, son père François fréquentait les Nouveaux Réalistes, son frère Cyprien et sa soeur Emma sont également plasticiens. La peinture coule dans ses veines, mais l'héritage ne suffit pas... Quelque que soit le sujet, dans l'art de Yash Godebski, il va toujours plus loin. L’important n'est pas seulement la façon de peindre, magistrale chez l'artiste, c'est aussi la façon de regarder et de donner à voir.
Le peintre aime les cadrages et les perspectives décalés, les plongées et les contre-plongées, les visions photographiques. Il happe littéralement le regard avec des univers habillés par des jeux de lumière virtuoses, des clairs-obscurs, des rayons de soleil qui percent les décors et révèlent les détails, des néons et des lumières électriques en intérieur, des transparences... Il est assez rare qu'une peinture saisisse autant les sensations. L’artiste peint des moments d’apéro inondés de chaleur, des portraits sensuels, des scènes urbaines, des piscines, des villas, des ambiances nocturnes. Il passe d’une atmosphère à l’autre, avec toujours une savante construction de l’image.
Le travail de Yash Godebski est souvent comparé à celui d’un photographe, il relève aussi de l’architecture. Comme le montrent les petits dessins en introduction, la composition est un long processus. « Je pars de rien, l’image n’existe pas, elle est construite de A à Z », explique l’artiste. Il pourrait partir de photos, mais le processus de réflexion, le tâtonnement fait partie du travail de Yash Godebski, qui ne laisse rien au hasard. Souvent, une bonne quinzaine de dessins et d’études, parfois avec des essais de couleurs, précèdent un tableau.
Yash Godebski produit d’ailleurs assez peu, une trentaine de toiles au maximum par année. Mais chacune est une invitation, une évidence qui donne envie de plonger à l’intérieur, pour en explorer le moindre trait. L’artiste commence par le dessin, puis il peint et dessine à nouveau sur la couche picturale, dans un mélange de détail et de sensualité.
Son art évoque régulièrement les artistes américains, les peintures d'Edward Hopper, les photos de William Eggleston ou de Stephen Shore, les films tournés outre-Atlantique par Wim Wenders. Les scènes urbaines évoquent des « décors de cinéma américain ou de jeux vidéos », toute une mythologie qu’elle ne représente pas forcément quand il peint un souvenir de l’île Seguin en banlieue parisienne ou les bâtiments à l’abandon de l’ancien sanatorium du Grau-du-Roi. Mais cet imaginaire est toujours présent...
Yash Godebski présente aussi quelques scènes de tauromachie, mais le sujet revient de moins en moins dans son travail. Les portraits de femmes dans des ambiances nocturnes dévoilent un charme étrange, entre attirance et distance. Un sujet revient régulièrement dans les tableaux, significatif de la recherche de l’artiste, la piscine, le regard plongeant vers la profondeur. « J’aime cette lumière bleue, cette transparence, explique l'artiste, adepte des contrastes. C’est froid et en même temps, cela évoque l’été ».
Jusqu’au 17 juin. Jeudi au samedi, 15 h-19 h. Galerie de la Salamandre, 3 place de la Salamandre, Nîmes. Entrée libre. 06 70 21 86 24.
Une toile de Yash Godebski a été volée à la galerie de la Salamandre le jeudi 24 mai. Voir ci-desous. Elle mesure 35 cm par 27. En cas d'informations, vous pouvez contacter l'artiste par son site internet www.yashgodebski.com