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Aubais : Sans gaz ni trompette, le corps et le temps aux Quatre saisons


Dans le cadre des Quatre saisons à Aubais, dans le Gard, Luc Lerouge et Jean-Claude Gagnieux-Maoudj réunissent des artistes proches de l'univers de la performance.

Luc Lerouge a beaucoup pratiqué la performance, depuis plusieurs décennies. Pour l’édition estivale des Quatre saison de l’art à Aubais, dans le Gard, il présente “Sans gaz ni trompette 2”, associé à Jean-Claude Gagnieux-Maoudj. L’artiste regrette que la performance se réduise souvent à « une petite animation pour les soirs de vernissage, alors que c’est une forme d’art à part entière comme la peinture et la photo ». Pour l’exposition, il réunit des artistes aux univers différents, mais qui dialoguent finement, souvent intéressés par le corps et le temps, deux questions qui traversent depuis longtemps l’art des performers.

Depuis des années, le photographe Bernard François s’est spécialisé dans les performances. Ses images, en noir et blanc et en argentique, puis en couleur et en numérique, documentent un art en perpétuelle évolution, contestataire et provocateur, jouant avec les limites et les frontières.

Maria Clark, à la fois artiste et modèle, décortique le corps comme outil d’expression, à la fois son sujet et son objet. Elisa Fantozzi fait flotter un moulage la représentant, flottant dans une piscine de façon inquiétante. Katerine Louineau se met en scène lors de performances carcérales questionnant la place de l’artiste dans la société. Elle en tire des œuvres plastiques, ironiques et tranchantes. Jozef Bury s’intéresse à la trace, aux effets du temps avec une série de photos de mains, évoluant dans un gant. Jean-Claude Gagnieux-Maoudj accumule les idées, qui s’enchaînent, recouvrent les précédentes sans les effacer et sans forcément leur donner une forme plastique.

Charlotte Caragliu, tête chercheuse du festival Get Used To It à Nîmes, interroge le genre avec des œuvres queer, des pièces sensibles et précieuses, jouant avec la sensualité, le secret, l’absence, l’effacement... Cette préciosité est au cœur du travail de Sylvie Piron, qui présente une installation in situ de ronces peintes en rouge, dans lesquelles viennent s’accrocher des pampilles de verroterie comme des larmes et de petits éclats de légèreté.

Dans cet accrochage mélodieux, Luc Lerouge joue avec les contrepoints. La vidéo Maroc de demain de Younès Balsa Ali est impossible à présenter sans en livrer le secret. Disons qu’un long travelling montre l’envers du décor des images de rêves de la société de consommation... D'un voyage à Pompéi, Florence Mirol, qui aime les sensations aériennes, livre une vidéo réduite aux sensations, où la figure disparaît au profit de la lumière, du son et du mouvement. L'absence est aussi au coeur de l'installation théâtrale de Jean Daniel Berclaz dans l'ancien lavoir du village avec des voiles évoquant le passé des lavandières qui ont longtemps fait vivre les lieux.

Les détours se poursuivent avec Sylvie Mir qui construit un art abstrait, jouant avec l’espace, les fragments et dialoguant avec les œuvres de Katerine Louineau. Laurent Viala travaille autour du paysage de façon abstraite, en superposant d’épaisses couches de peintures pour dessiner des courbes de niveau, construire des topographies coulantes ou en dessinant des vues aériennes aux détails insaisissables. Gilles Olry fait exploser les repères avec des dessins vifs jouant à la fois avec des références à l’enfance et une forme de figuration libre très contrastée, avec une expression délurée et des couleurs matissiennes. Enfin Luc Lerouge présente quelques toiles personnelles, des peintures où il travaille sur le support, le cadre et la figure. Mais comme dans ses performances, les débordements sont possibles. Et même souhaitables !

Jusqu’au 17 juin. Samedi et dimanche, 15 h-18 h 30. Château et lavoir, Aubais. Entrée libre. 06 81 15 71 59.

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