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Uzès : l'art concret, chemin vers de nouveaux espaces colorés


Une variation autour de la forme, la couleur et l'art concret orchestrée à Uzès par le peintre et historien Pascal Fancony.

Comment produire un nouveau langage universel à partir de formes extrêmement simples et de couleurs ? C’est la question que se posent les peintres d’art concret, réunis tout le mois de juillet à l’ancien évêché d’Uzès, dans le Gard, par Pascal Fancony, peintre, historien de l’art et spécialiste de l’abstraction. Liés à l’Uzège, les artistes réunis sont régulièrement exposés à travers le monde. Voici une peinture qui se donne pour ce qu'elle est, des couleurs et des formes sur un espace pictural. Rien de plus, mais cela offre déjà un éventail de possibilités immense.. Un centre d'art est consacré à cette forme radicale d'art abstrait à Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes. L'exposition proposée à Uzès offre un large panorama de cette histoire qui continue, discrètement mais avec vigueur.

Le premier artiste présenté, Tony Gonnet, disparu en 2004, était un peu en marge par rapport à l'art concret. Ami de Max Ernst et d’André Breton, il a écumé les caves de Saint-Germain avec son copain Mouloudji. L’ancien surréaliste a basculé vers un art abstrait, où la géométrie et la joie de la couleur battent au rythme du jazz. Moins rigoureux que les autres artistes de l'exposition, il laisse parfois entrevoir quelques formes figuratives dans ses compositions géométriques.

Face à ces compositions sensibles, évoquant les mystères de Paul Klee, Wilfried Volk présente un art nourri par les enseignements de la seconde école du Bauhaus, où il a étudié à Berlin après la Deuxième Guerre mondiale. Fidèle cette pensée révolutionnaire qui rêve d'un monde nouveau où fusionnent arts visuels, architecture et production industrielle, il décline des modules de couleurs à la recherche de nouveaux espaces interrogeant le regard, de volumes, de profondeurs. Cela donne naissance à la fois à des toiles colorées et à des tableaux en volumes où il explore les possibilités de la série.

Le regard s’égare également à la surface des toiles de Ruth Wechlin-Steiner et des infinies nuances de couleurs ou dans les oeuvres fascinantes d’Arnulf Letto. L’artiste construit patiemment des volumes, alterne les variations de gris pour des jeux d’ombre, minimalistes et complexes, piégeant dans ses creux et ses reliefs la lumière et le regard. Bernard Didelle joue aussi avec les volumes, pour des sculptures où les pleins et les vides s’emboîtent, dialoguent, pour des jeux de modules aux formes très simples et guidées par la philosophie taoïste.

La vie d'Erik Koch est liée à celle de l’histoire de l’abstraction américaine. Dans les années 1950 à New York, il a été l’assistant d’Hans Hoffmann, grand peintre abstrait qui a formé toute une génération d’artistes comme Mark Rothko ou Bruce Nauman. L’exposition présente une toile de jeunesse, nourrie par cette période avant les toiles récentes éclatantes, où il fait chanter les couleurs, par un jeu poétique de correspondances et de répétitions.

L’exposition s’achève par le seul artiste qui n’est pas lié à la région, le Serbe Milija Belic. Passionné de lumière, de transparence, de perspective, de fractales, il crée, par la démultiplications des plans, des espaces où le regard joue avec les formes pour imaginer lui-même de nouveaux espaces.

Jusqu’au 29 juillet 2018. Mardi au dimanche, 10 h 30-12 h 30 et 14 h 30-19 h. Visites guidées jeudis 19 et 26 juillet, 15 h 30. Ancien évêché, Uzès. 3 €, 5 € couple. 06 13 17 51 62.

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