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Nîmes : Soizic Stokvis, la forme et la couleur à La Vigie


Soizic Stokvis s'empare des espaces singuliers de la galerie La Vigie à Nîmes.

Le lieu est idéal pour découvrir l’art de Soizic Stokvis, presqu’un cadeau. « Il y a deux préoccupations principales dans le travail, la forme et son rapport à l’espace », explique l’artiste à laquelle la galerie La Vigie à Nîmes donne une carte blanche pour occuper entièrement l’ancien immeuble biscornu aux petites pièces enchevêtrées, enroulées autour d'un petit escalier, où subsistent quelques traces des anciens occupants.

Avec “Something/Around”, Soizic Stokvis déploie son vocabulaire en jouant avec les contraintes du lieu, accrochant des œuvres pensées comme des objets dans ces salles qui ont conservé quelques éléments de la mémoire des anciens habitants. L’artiste travaille d’abord sur ordinateur, conçoit des formes puis les imprime sur différents supports, papier, toile, plastique transparent. Elle passe du cadre à la forme découpée, laisse le mur apparaître par transparence, prolonge l’œuvre au sol ou, au contraire, opte pour un léger décalage par rapport à la paroi.

Avec des œuvres monochromes, Soizic Stokvis se joue de la simplicité et des codes du minimalisme. Il y a souvent un petit détail, une petite échappatoire qui s’éloigne de l’absolue géométrie, mobilise le corps et la vie. Ainsi, elle réintroduit dans son abstraction « quelque chose du réel, de l’humanité car la forme pure n’existe pas dans la nature », elle suggère l’ébauche d’une autre possibilité. Soizic Stokvis utilise régulièrement les permutations, les changements d’échelle, les recompositions pour un aller-retour incessant entre l’œuvre et l’espace où elle est présentée. Le regard est sans cesse interpelé dans ce dialogue formel, par un jeu de ping pong d'une salle à l'autre, d'une forme à l'autre, d'une couleur à l'autre, d'une matière à l'autre.

Pour elle, le geste absolu du peintre affrontant le monochrome n’est pas une question, presque de façon spirituelle. « La peinture, c’est un pigment sur un support. Le geste vient en amont, au niveau de la découpe, du collage, de la composition, de la recherche de la forme », explique l’artiste qui a commencé par la sculpture aux Beaux-arts et s’est nourrie des enseignements du Bauhaus, de l’architecture. Les couleurs sont toujours intenses, parfois fluo, évoquant « la stridence de la ville ». Dans certains dessins, Soizic Stokvis présente une variation dans un même format, des éléments d’un langage mystérieux. Comme les artistes Bauhaus qui s'intéressaient à la typographie, Soizic Stokvis s'intéresse au signe et à sa forme, comme l'ébauche d'un nouveau vocabulaire. Ainsi, elle questionne « le signe et la possibilité ou non de l’interpréter, l’intercompréhension entre les langues. »

Jusqu’au 26 janvier. Mardi au samedi, 14 h-18 h. La Vigie, 32 rue Clérisseau, Nîmes. Entrée libre. 04 66 21 76 37.

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