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Nîmes : le project room d'Elena Narbutaité à Carré d'art


L'art modeste et fragile d'Elena Narbutaité à découvrir à Carré d'art à Nîmes.

L’art d’Elena Narbutaité est fragile. Invitée du Project Room à Carré d’art, la jeune artiste lituanienne présente une série d’œuvres pleines de sensibilité. Après plusieurs expositions à travers le monde notamment à la biennale de Venise en 2013, c’est la première fois qu’elle montre son travail dans une institution française.

Flottant dans les salles du musée, les œuvres de la série Dools s’imposent physiquement par un curieux mélange entre la monumentalité et la modestie du matériau et du geste. Avec des papiers collés, puis pliés, Elena Narbutaité crée des œuvres « en relation directe avec l’objet, en relation avec les formes, les couleurs, l’espace ». L’artiste explique assez peu ses sources d’inspiration, elle préfère avancer, se laisser guider par la vie, évoquer le travail sur place et les collaborations qui ont permis de faire naître ces formes à Nîmes. Pas de texte introductif, pas de cartel... Chacun est invité à se confronter aux sculptures, dans un rapport personnel et intime.

Dans un entretien avec Jean-Marc Prévost, conservateur de Carré d'art, elle dévoile un peu ses préoccupations : « Parfois, je ressens les liens fragiles comme étant les plus précieux ; à mes yeux, ils peuvent finalement se montrer plus forts que deux briques bien soudées. En ce moment, je privilégie des structures ouvertes, sur le point de s’effondrer, mais relativement stables. Peut-être parce que c’est

un peu comme la manière dont je perçois parfois la vie. »

Avec ces grandes sculptures de papier, Elena Narbutaité évoque la silhouette, les échanges fluides entre « l’avant et l’arrière du corps humain ». Le regard tourne autour des sculptures qui s’ouvrent aussi un intérieur mystérieux et intrigant, couturé, secret. La plupart sont réalisées à partir d’un papier japonais, noir d’un côté, blanc de l’autre, renforçant encore ce contraste. Récemment, elle a poursuivi la série avec des papiers de couleurs notamment un jaune précieux, offrant une sensualité supplémentaire et différente aux œuvres, plus lumineuse, plus chaude.

Il y a quelques années, le musée présentait une exposition manifeste "Pour un art pauvre", réunissant des artistes comme Abraham Cruzvillegas ou Katinka Bock opposant une forme artistique de modestie face au monde consumériste. Elena Narbutaité évoque un peu cette tendance, même quand son art utilise les nouvelles technologies.

La sculpture Declare est réalisée avec un laser, mais elle relève de l’immatériel, se déploie avec discrétion. Elle se promène poétiquement, subrepticement et modifie la perception de l’espace. Dans la première salle de l’exposition, tourne le projecteur laser diffusant une image bleue et verte qui vient dessiner une forme mouvante dans la quatrième et dernière salle de l'exposition. Installée en hauteur, lè'oeuvre peut passer inaperçue au premier regard, puis elle intrigue. « C’est comme un train, explique l’artiste, un flux d’informations qui traverse l’espace » de façon silencieuse et énigmatique.

Jusqu’au 26 mai. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Carré d’art, place de la Maison-Carrée, Nîmes. 5 €, 3 €, gratuit le premier dimanche du mois. 04 66 76 35 70.

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