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Nîmes : les cartons de Claude Viallat à la galerie Pannetier


Une série d'oeuvres récentes de Claude Viallat à la galerie Point to point de Philippe Pannetier à Nîmes.

L’art de Claude Viallat relève d’une abnégation joyeuse : tous les jours, reprendre les pinceaux ; tous les jours, questionner la peinture ; tous les jours questionner sa peinture. Certains peignent comme ils respirent... Claude Viallat peint, donc il respire ! Dans sa galerie nîmoise, Philippe Pannetier présente une série d’œuvres récentes. « Je le côtoie souvent et j’ai remarqué que son travail autour du carton se densifiait, j’y étais très attentif et je lui ai demandé une exposition », explique la galeriste, ravi de pouvoir présenter non pas des tableaux, mais de la peinture.

« Le support est ingrat au départ, ce n’est pas apprêté, c’est destiné à être trié et jeté », poursuit Philippe Pannetier. Cette modestie, cette pauvreté rejoignent aussi les premières préoccupations politiques du mouvement Supports/Surfaces, « un engagement qui n’est pas fait pour contester, mais pour prendre sa place ». A la fin des années 1960, aux côtés d'artistes comme Patrick Saytour, Daniel Dezeuze ou Vincent Bioulès, Claude Viallat a participé à cette dernière grande avant-garde française, un vaste coup de frais sur la création qui a déconstruit le tableau et la façon de présenter la peinture. Le mouvement suscite depuis quelques années un regain d'intérêt, dans les musées comme dans les galeries. Le galeriste Philippe Pannetier, lui, est toujours resté fidèle à cet état d'esprit, exposant régulièrement des artistes de cette génération.

Comme toujours avec Claude Viallat, le cœur du travail réside dans le rapport complice ou contestataire qui s’établit entre la couleur et le support. Il travaille avec ce qu'il a sous la main, des cartons qu'il reçoit, glane quelques emballages chez des amis. Parfois, il l’accorde avec un morceau de tissu. Ailleurs, il joue avec les scotchs bruns qui emballent le colis, les étiquettes, les adresses, les imprimés. Il s’adapte aux contraintes, en fait les alliées, joue sur l’intensité ou le brillant de la couleur, la matière ou la fluidité de la peinture. Il prend le support, l'analyse plastiquement et construit tout son art autour de ses caractéristiques.

Dans quelques oeuvres, pour des drippings conclusifs, Claude Viallat dilue l’acrylique qui semble de l’encre. Ailleurs, il peint sur des filets qui viennent donner de l’épaisseur à la peinture et une trame presque rythmique ou déposer une simple empreinte toute en légèreté. Il reprend la même histoire, mais la développe à chaque fois d’une nouvelle manière, se laisse guider par la peinture ou décide d’aller à contresens de ce qu’elle lui dicte. Toujours avec franchise : sa peinture ne cache pas ce qu’elle est, le peintre ne cache pas ce qu’il fait. L’artiste se montre toujours à découvert.

En fonction des chromatismes, des compositions, quelques correspondances peuvent surgir avec Matisse, Sérusier, Jasper Johns ou Kandinsky. « Mais ce n’est pas une source d’inspiration, explique Philippe Pannetier. Cela intervient toujours après coup, permettant de voir ce qu’il porte en lui… »

Jusqu’au 29 janvier. Mardi au samedi, 10 h 30-12 h et 14 h 30-19 h. Galerie Point to point, 2 bis place de la Calade, Nîmes. Entrée libre. 06 46 20 06 91.

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