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Nîmes : le Mexique et l'esprit de résistance à la galerie NegPos


Pour le deuxième volet de son cycle Résiste, la galerie NegPos à Nîmes accueille des photographes du Mexique.

Plus que jamais ouverte sur le monde, la galerie NegPos propose une nouvelle destination. Après l’Afrique du Sud l’an dernier, le cycle "Résiste" se poursuit avec les photographes du Mexique et des expositions disséminées à travers la ville pour une multitude de regards, souvent imprégnés par la violence du monde et les transformations des modes de vie dans un monde contemporain en mutation.

À la galerie du Nemausus, Maya Goded présente “Sanacion Cuerpo Tierra”. L’artiste construit des séries autour des femmes guérisseuses, dans un mélange de clair-obscur et des couleurs chatoyantes, livrant des portraits, des petites histoires où se confrontent les traditions et le regard que porte sur elle le monde contemporain. Elle s'intéresse aux croyances, aux superstitions, mais aussi aux relations humaines qui se nouent autour de ces pratiques traditionnelles.

Raul Ortega interroge les mêmes problématiques avec “Cuba : intense et magique” avec un travail au long cours autour d'un culte local où se mélangent le christianisme et l’animisme des esclaves africains, un peu comme dans le vaudou haïtien. Avec un noir et blanc riche et contrasté, il montre l’étrangeté des pratiques. Scènes de transes, fidèles les yeux bandés, sacrifices… Raul Ortega plonge dans l’atmosphère initiatique de cette religion, où la mort débarque de façon souvent paroxystique dans le monde des vivants.

Ces photographes mexicains ne photographient pas que leur pays, comme Raul Ortega, Lourdes Grobet s’éloigne aussi du Mexique, à la rencontre des derniers Inuits vivant dans le détroit du Bering et dont le mode de vie est amené à progressivement disparaître. À l’IFME, elle livre les portraits noir et blanc de ces descendants de premiers peuples d’Amérique du Nord, arrivés par l’Asie. Parallèlement, en couleur, elle montre la force de nature également menacée, les paysages grandioses à la beauté irréelle. À travers cette série, elle questionne aussi les questions migratoires et la rupture des hommes avec le monde auquel ils appartiennent.

Pia Elizondo, co-commissaire du cycle, sort aussi des frontières du Mexique. À l’université, elle présente “The Fall”, une variation autour des images de guerre qui envahissent les écrans de la planète et dans lesquels elle invite à plonger de façon intime.

À ses côtés, Javier Ramirez-Limon, tragiquement disparu quelques jours après le vernissage, partage lui aussi un regard intime avec “Lettres à Pétrarque”, où il met en parallèle les paysages du Ventoux qu’admirait le poète italien et ceux du Cerro de la Campana d’où il était originaire.

Toujours à l’université, les étudiants seront ravis de découvrir les délirantes photos de Federico Gama. Dans la délirante série “Mazahuacholoskatopunk”, il s’intéresse aux populations rurales, souvent issues de communautés indigènes, qui débarquent en ville et adoptent un look contre-culturel, proche des mouvements punks. Avec des couleurs qui claquent, Federico Gama détourne le style de la photographie de mode et montre une jeunesse éprise de liberté, fougueuse et en soif d’affirmation de soi.

Rive Diaz Bernal s’intéresse lui au mouvement musical heavy metal. A la Maison des adolescents, l’exposition “Back Time” explore les festivals en Europe ou au Mexique, pour une enquête ethnographique autour des rituels, des codes identitaires du milieu.

Retour au Mexique avec Dante Busquets et son projet “Sateluco”. Au FabLab de Valdegour, il dévoile une série autour du quartier où il a grandi près de Mexico, vaste zone de banlieue habitée par la classe moyenne où les petits immeubles et les maisons s'étendent à perte de vue sans souci de bien-être. De façon panoramique, en noir et blanc, il montre cet urbanisme hallucinant et sans logique, avant de photographier ses proches qui y vivent, dans une mélange de tendresse et de dérision, d’humour et de nostalgie devant la promesse d’une utopie urbaine qui s’est effondrée. Ici comme ailleurs…

Jusqu’au 31 janvier. Renseignements NegPos 04 66 76 23 96.

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