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Nîmes : mountaincutters, la mémoire et la lumière


Le duo mountaincutters est invité de l'école des Beaux-arts de Nîmes.

« La chapelle des Jésuites est un espace complexe qui nous a bousculé. L’architecture est pensée pour l’accueil de la lumière », explique le duo mountaincutters, invité par Arnaud Vasseux, professeur à l’école supérieure des Beaux-arts de Nîmes, qui suit leur travail depuis quelques années. Diplomés de l'école de Marseille, les artistes vivent aujourd'hui à Bruxelles, creusant une recherche autour de la réécriture poétique de l'espace avec un travail de volume et d'installation.

Sous la haute nef baroque, les artistes ont conçu une vaste installation in situ, Equation de vent zéro, traversée par certains thèmes récurrents dans leur recherche, la mémoire, l’énergie de la matière, la relation au corps et aussi une forme, prétexte à cette invitation nîmoise. Depuis plusieurs années, Arnaud Vasseux, Natacha Pugnet et l’école des Beaux-arts travaillent autour de la question de l’exposition et de la notion de “display” par lequel les dispositifs de présentation font sens avec les objets qui y sont montrés, font corps avec l'oeuvre.

Le duo mountaincutters fabrique des mobiliers en relation avec les lieux où ils sont présentés, des oeuvres servant de supports d’accueil pour des événements, des gestes, des matériaux. Au cœur de l’installation, un réseau de métal dessine un horizon où sont présentés à la fois de la poussière récoltée dans les caves du musée du Vieux Nîmes, « du temps sédimenté », des bols en céramique réalisés lors d'une résidence à La Borne, « réceptacles du corps », des rouleaux de fibres végétales brûlés lors de la soudure de la structure, « mémoire des actions précédentes ». Le tout est posé sur des roulettes de verre, pour présenter « un moment arrêté, dans un effet suspendu » en relation avec la lumière naturelle des lieux, changeante et fragile. Les artistes sortent de l’idée d’œuvre d’art figée, ils redécoupent, réinsèrent dans leurs créations des parcelles d’expositions précédentes. Ils aiment cette idée « de circulation, de transformation intrinsèques à notre réalité », dans un aller-retour incessant entre le vécu et le potentiel.

Posé au sol, un fil de cuivre est prêt à transmettre l’énergie. Une chaise, dépourvue de toute fonction pratique, propose une assise, un temps de pause, pour accueillir l’œuvre, ses sens, ses mystères et ses possibles évolutions.

Rejoignant les formes creuses des céramiques, de vieilles lampes industrielles sont dispersées à travers la chapelle, dans un dialogue avec la lumière zénithale provenant naturellement de la coupole. Les fils électriques sont prêts à être branchés, les ampoules étincelantes.... Noircies par les heures d’allumage, elles portent aussi en elles la mémoire de la lumière, mais aussi ce qu’Arnaud Vasseux appelle le « laisser venir », ce possible éblouissement prêt à surgir dans cette sensation d’inachevé.

Jusqu’au 21 mars. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Médiations sur place avec les étudiants de l’école des Beaux-arts. Chapelle des Jésuites, 17 Grand’Rue, Nîmes. Entrée libre. 04 30 06 12 00.

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