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Genève : César et les chefs-d'oeuvre d'Arles à l'autre bout du Rhône


En 400 pièces archéologiques, l’exposition "César et le Rhône" évoque de façon panoramique l’histoire d’Arles au musée d'art et d'histoire de Genève.

La ville de Genève a un passé antique, elle est citée par César dans La Guerre des Gaules, mais elle n’a conservé aucun bâtiment de l’époque. La ville suisse n'était qu'un bourg, Arles une capitale. Les choses se sont quelque peu inversée... A l’autre bout du Rhône, la cité camarguaise s’enorgueillit aujourd'hui de ses monuments, classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Et depuis le milieu des années 1980, chaque nouvelle fouille archéologique apporte son lot de trésors, qui sont à l’affiche durant tout le printemps à Genève avec l’exposition “César et le Rhône”.

« C'est une exposition qui a été rêvée à deux avec Claude Sintès, du musée de l'Arles antique. La vraie vedette, c’est ce fleuve, le Rhône, axe majeur à travers l’Europe depuis la préhistoire, qui réunit nos deux villes aux destins communs et aux histoires différentes », explique Jean-Yves Marin, directeur des musées d’art et d’histoire de Genève. Parmi les quatre cents pièces archéologiques, trois cent cinquante sont prêtées par le musée de l’Arles antique. Les yeux pétillants de plaisir, la commissaire Béatrice Blandin explique qu’elle a eu carte blanche pour sélectionner dans les vastes réserves les objets qui l’intéressaient et raconter à sa façon cette histoire fascinante. L'exposition s'accompagne d'un catalogue passionnant, érudit et facile d'accès pour tout connaître des trésors arlésiens.

Certaines statues sont bien connues, notamment le fameux buste de César, découvert par les équipes de Luc Long dans le Rhône ou l’incroyable captif de bronze, barbu, agenouillé, les mains liées dans le dos, mais fier, saisissant de réalisme. Ils retrouvent à Genève quelques chefs-d’œuvre dispersés ailleurs, notamment la fameuse Venus d’Arles. Découverte au XVIIe siècle sur les rives du Rhône, les Arlésiens avaient été contraints et forcés de l’offrir à Louis XIV. Elle est aujourd’hui conservée au Louvre qui en a consenti le prêt pour la troisième fois seulement. Mais l’essentiel des pièces vient directement d’Arles et raconte le destin d'une cité puissante, mais aussi la vie au quotidien de ses habitants.

Le contexte particulier du Rhône permet une conservation intacte de tout ce qui plonge dans le limon. Le bateau que les archéologues ont sorti des eaux n’a pas repris les flots, mais le musée de Genève accueille une maquette quelques objets bouleversants par leur humaine proximité avec les temps contemporains. Certaines inscriptions sur les amphores sont toujours là, presque deux mille ans après leur utilisation. Un coffre de bois avec son armature de métal ou une roue de char sont exposés pour la première fois après restauration à Grenoble et seront présentés prochainement à Arles. Autre pièce inédite, récemment découverte, une statue de bronze figurant Hercule, après la capture du sanglier d’Erymanthe lors des douze travaux.

La vie du port occupe logiquement une grande part de l’exposition, montrant comment Arles était relié au reste du monde par la Méditerranée. Ce qui lui a permis un développement exceptionnel tant au niveau économique qu’intellectuel et artistique. Les marbres impériaux, les statues mythologiques, les grands sarcophages des débuts de la chrétienté montrent une grande maîtrise de la sculpture. Mais au milieu de ces pièces remarquables, les Genevois repéreront peut-être deux objets modestes, deux petits canifs pliables, façon couteaux suisses, sculptés par les Arlésiens il y a 2 000 ans…

Jusqu'au 26 mai. Mardi au dimanche, 11 h-18 h. Musée d’art et d’histoire, rue Charles-Galland, Genève, Suisse. (0)22 418 26 00.

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