Sur la piste... Saint-Rémy, dernière étape de Van Gogh en Provence
Promenade à Saint-Rémy-de-Provence sur les traces de Van Gogh.
C’est l’avant-dernière étape de la vie tragique et tumultueuse de Vincent van Gogh. Le 8 mai 1889, il y a 130 ans, à sa demande, l’artiste quitte Arles pour l’asile de Saint-Rémy-de-Provence, au pied des Alpilles. Il y restera un an, jusqu’à son départ pour Auvers-sur-Oise le 16 mai 1890. Cette seconde escale dans le Midi est fondamentale dans la carrière de Van Gogh et donc pour l’histoire de l’art. Malgré l'apaisement qu'il trouve sur place, le séjour est tourmenté par de violentes crises, mais cette période lui permet aussi de se retrouver face à lui-même. Durant cette année et malgré les rechutes, Van Gogh est particulièrement productif, il dispose sur place d'une pièce qui lui sert d'atelier et continue à envoyer des toiles à son frère Théo. Ses tourments s'incarnent dans les spirales qu'il voit dans les ciels, dans les remous des champs ou les troncs noueux des arbres. Paradoxalement, alors qu'il est isolé, une mince reconnaissance de son travail commence à poindre...
Sur place, il reste de nombreuses traces de son passage à commencer par l’asile de Saint-Paul-de-Mausole, qui accueille toujours des malades et s'est engagé dans un travail autour de l'art-thérapie. Le lieu se visite et permet d’approcher un peu le quotidien de l’artiste à Saint-Rémy. De nombreux iris ont été plantés éclatants de violet au printemps. Sa modeste chambre a été reconstituée à côté d’une pièce présentant le matériel permettant à l’époque de soigner les malades, notamment les effroyables baignoires qui servaient à calmer les dépressifs.
Le beau cloître témoigne du passé religieux de l’institution. Créé à la fin du Xe siècle, le monastère est construit au XIIe et XIIIe siècle, dans un style roman provençal, qu'on peut aussi admirer dans le film Camille Claudel 1915, tourné sur place par Bruno Dumont. Les lieux pleins de quiétude ont été confisqués au titre des biens nationaux pendant la Révolution et transformés en asile psychiatrique au début du XIXe siècle.
A l'arrière, un champ fleuri offre une vue magnifique sur le monastère et son clocher. C'est ce paysage que Van Gogh pouvait voir de la fenêtre de sa cellule et qu'il peindra à de nombreuses reprises. Autour, ce sont les paysages vus et peints par Van Gogh qui s'étendent, les champs de blé, les oliviers, les cyprès, les montagnes des Alpilles et les Antiques.
La ville de Saint-Rémy-de-Provence rend hommage à Van Gogh avec un parcours qui permet de découvrir in situ des reproductions des tableaux. Sa carrière est également évoquée au musée Estrine, avec notamment un buste de Van Gogh par Zadkine. Depuis peu, le musée abrite également une toile de Monticelli, peintre qu'admirait Van Gogh, donnée par Pierre Bergé, qui a fini sa vie à Saint-Rémy-de-Provence.
