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Nîmes : Rodolphe Huguet, la liberté par-delà les frontières au CACN


Au Centre d'art contemporain de Nîmes (CACN), Rodolphe Huguet présente une série d'oeuvres autour de l'exil, des frontières.

Quand Rodolphe Huguet a quitté les Beaux-arts de Nîmes à la fin des années 90, il est parti en résidence à Fès. Ce séjour au Maroc a été décisif pour l’artiste qui s’est lancé dans un art nomade, à la rencontre des gestes, des artisans, des techniques. Là-bas, il a aussi croisé des jeunes qui « voulaient partir, venir en Europe ». Depuis, ces deux préoccupations sont restées constantes, comme le montre son exposition au Centre d’art contemporain de Nîmes.

Grâce à une collaboration avec les Fonds régionaux d’art contemporains Paca et Franche-Comté, Rodolphe Huguet a été accueilli en résidence à la tuilerie Monnier à Marseille, après avoir travaillé ces dernières années avec des tisserands, des verriers ou des fondeurs. « À la base, il y a d’abord un contact humain avec les ouvriers, des connaissances techniques, un apprentissage », explique l’artiste, qui débute par l’observation du travail et de la matière pour partir ensuite dans une direction personnelle.

La tuile, bien sûr, c’est « le toit, la maison ». Et pour un artiste qui travaille sur l’exil et les migrations, le sens est naturellement porteur. Ainsi, Rodolphe Huguet a commencé à travailler sur une série de valises à roulettes, symboles de départ abritant des couvertures. L'hiver dernier, elles étaient dispersées à travers le Frac de Marseille pour une exposition magnifique et spectaculaire.

Puis au fil des mois et des séjours, sont nés d’autres séries, près de 600 pièces au total. Avec les Warchitectures, il élève de petits immeubles qu'il attaque pour des constructions criblées d’impacts de balles. Les sculptures, à peine teintées par des engobes pâles, installées sur de longs rayonnages, impressionnent par une étrange puissance, faite à la fois de violence mais aussi d’un rapport très simple à la matière, presque enfantin sans que le mot ne soit péjoratif.

Avec les Pièges à rêve, il disperse des tongs récoltées sur les plages d’Afrique de l’ouest dans des filets tissés avec des lacets de baskets ou accroche des traces de mains, figées dans la terre cuite, à un grillage comme les traces pour pourraient laisser les âmes en quête de départ. Ces mêmes mains se retrouvent dans une pièce immersive où les poignées sont accrochées les unes aux autres, pendues, comme des colonnes vertébrales.

En regard de ces pièces récentes, quelques œuvres anciennes montrent la constance de la démarche de Rodolphe Huguet. Il prolonge les traits du paysage kitsch d’un canevas par des barbelés datant de la Seconde Guerre mondiale. Dans un coin, veille une caméra de vidéosurveillance, une pièce en bronze réalisée en recyclant des déchets et des objets du quotidien. Elle regarde impuissante les décombres du monde… Le titre de l’exposition : "Pour rêver une liberté retrouvée dans une maison sans murs."

Jusqu'au 22 septembre. Mardi au samedi, 11 h-18 h. CACN, 25 rue Saint-Rémy, Nîmes. Entrée libre. 09 86 41 60 33.

Rodolphe Huguet présente également l'exposition "Stone Power", jusqu'au 7 septembre, à la galerie Quatre, 67 rue du Quatre-Septembre, Arles. 06 09 75 36 50.

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