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Sur la piste... Le centre architectonique de la fondation Vasarely à Aix-en-Provence


A Aix-en-Provence, la fondation permet de redécouvrir l'oeuvre du peintre Victor Vasarely.

Adulé dans les années 1960 et 1970, Victor Vasarely était passé de mode. La fondation créée par le peintre à Aix-en-Provence a même failli disparaître. Manque d'entretien, conflits familiaux et malversations financières... L'héritage de l'artiste a été délicat, tant sur le plan artistique que sur le plan judiciaire. Heureusement, la fondation Vasarely, située sur la colline du Jas-de-Bouffan avec vue sur la Sainte-Victoire, s'est refait une beauté et cela coïncide avec un regain d'intérêt pour l'art cinétique et un nouveau regard sur cette période, comme en témoigne la rétrospective "Le partage des formes", consacrée à Vasarely par le centre Pompidou au début de l'année 2019.

On a du mal aujourd'hui à imaginer la gloire dont jouissait Victor Vasarely de son vivant, répondant à de nombreuses commandes publiques, ayant suffisamment de succès pour créer son propre musée, un bâtiment gigantesque symbolisant par son architecture une époque où David Bowie utilisait une oeuvre de l'artiste pour la pochette de son disque Space Oddity. La DS, les Shadocks, les jerks de Pierre Henry, les robes métalliques de Paco Rabanne, la conquête spatiale... L'esthétique de Vasarely correspond aux Trente Glorieuses, à une certaine idée de la modernité, gentiment pompidolienne selon ses détracteurs, génialement rafraîchissante et populaire pour ses admirateurs.

Né en 1906 en Hongrie, Victor Vasarely intègre à la fin des années 1920 le Muhëly à Budapest, une école conçue sur le modèle du Bauhaus. Il y découvre le constructivisme russe et les peintres abstraits. En 1930, il arrive à Paris où il commence à travailler dans le graphisme, avant de s'en émanciper pour mener ses propres recherches plastiques.

De l'extérieur, la géométrie argentée du musée monumental annonce l'impressionnante collection à découvrir dans les intérieurs de 5 000 m2. Conçu par le peintre comme un assemblage d'hexagones, le bâtiment d'Aix-en-Provence évoque les alvéoles construites par les abeilles. La ruche abrite une exposition permanente permettant de découvrir la carrière de Vasarely, une oeuvre bien plus riche et complexe que les peintures les plus célèbres. On y découvre notamment les premières oeuvres du peintre, jouant déjà avec les volumes pour des peintures figuratives, puis s'orientant vers l'abstraction et la construction d'un langage coloré.

Mais le centre architectonique de la fondation est aussi pour Vasarely un lieu permettant de montrer les voies qu'il souhaite emprunter et celles qu'il souhaite voir la société emprunter pour plonger. Pour l'artiste, l'art, la beauté et les couleurs doivent envahir le monde. La peinture n'est pas uniquement destinée à décorer des intérieurs ou à remplir des musées, elle doit s'intégrer dans le paysage urbain, dans l'architecture, elle doit poétiser l'espace, diffuser le bonheur aux quatre coins du monde. C'est le sens des grandes décorations, des "intégrations monumentales" destinées selon l'artiste à trouver une place sur les bâtiments modernes.

Dans les alvéoles, les gigantesques oeuvres, réalisées avec des artisans, symbolisent cette ambition démesurée et sans doute un peu naïve. Réalisée en métal, en tapisserie ou en céramique, la quarantaine de création se déploie de façon impressionnante, invitant le regard à s'égarer dans les illusions de perception, à découvrir des volumes énigmatiques. Chacune s'élève, large de 6 mètres, haute de 8 mètres, de façon spectaculaire et toujours intrigante.

Ouvert tous les jours, 10 h-18 h. Fondation Vasarely, Jas-de-Bouffan, 1 avenue Marcel-Pagnol, Aix-en-Provence. 12 €, 9 €, 5 €, gratuit - 5 ans. 04 42 20 01 09.

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