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Vendredi Sur Mer : "Mes chansons sont universellement intimes"


Rencontre avec Vendredi sur mer, nouvelle sensation de la pop. La jeune Suissesse publie Premiers émois, nouveaux fragments d'un discours amoureux aux tonalités synthétique.

D'abord, d'où vient votre étrange pseudonyme ?

Je n’ai pas vraiment de raison particulière. Avant tout, je voulais un nom singulier et poétique, comme une première histoire qui permet déjà de voyager avant d’entrer dans les chansons.

Votre premier album s'intitule "Premiers émois". L'amour est votre sujet de prédilection. Qu’est-ce que l’amour pour une jeune fille de votre âge ?

Plein de choses, peu importe l’âge, on est tous tombé amoureux. C’est un sentiment qui nous régit. Cela représente des histoires passées, des histoires à venir. Il y a même de l’amour en dehors des relations amoureuses.

Vous faites souvent "pleurer les garçons" ?

Je crois qu’il m’ont plus souvent fait pleurer. Mais les choses ont tendance à changer !

Plus largement, vous aviez envie de raconter la jeunesse d'aujourd'hui ?

Je ne sais pas si je parle de la jeunesse d’aujourd’hui, mais je parle de la mienne, de ce que j’ai pu vivre ou ressentir. Et évidemment, on vit tous les mêmes choses. Mes chansons sont universellement intimes. Je m’inspire de mon intimité mais il y a quelque chose d’universel. A travers elles, chacun peut se raconter ses propres histoires. Je raconte ce que j’ai pu vivre, c’est ce qui me fait écrire. Ce que je raconte de ma jeunesse est valable pour d’autres...

Cet album est une confession ?

Peut-être à moi-même ! Cela permet aussi de marquer un temps et de passer à autre chose. Ce sont des sujets qui me tenaient à coeur et dont j’avais envie de parler, cela me faisait du bien. C’est comme un petit journal intime : il y a un disque qui restera et toutes ces histoires resteront aussi.

Vous vous situez dans un équilibre curieux. Votre disque est à la fois intime et en même temps, il y a toujours quelque chose de décalé, toujours quelque chose de mystérieux...

C’est une dissonance que j’aimais bien. Il y a une distance qui est due également au chanter parler. Et cela instaure une proximité.Je suis vraiment au creux de l’oreille.

Il y a également un équilibre curieux au niveau musical, à fois précieux et toujours à la limite du kitsch...

Je fais des références aux BO des films italiens des années 70 ou d'un film comme La Boum. Ce que j’adore avec ces BO, c’est que même sans paroles, on a des images qui nous viennent en tête. J’aime beaucoup cette période, les violons, les flûtes. Mais je n’avais pas la volonté de faire kitsch ou rétro.

Vous aviez envie aussi d'un projet sensuel...

Oui et en même temps, il y a des chansons plus brutes comme Dolan, avec des mélodies plus franches. Je n’avais pas envie de faire trop gentil, j’avais besoin de relief. Je ne veux être la pauvre petite qu’on a laissée.

Vous êtes déjà très mélancolique ?

Beaucoup, je suis une fille très mélancolique. C’est dans ma nature. J’ai un rapport au passé et au vécu hyperimportant, ça se ressent. Je vis aussi les choses très intensément, tout me touche très fortement.

Vendredi sur mer semble ne pas être qu'un projet musical. Il y a aussi un look, un personnage, une attitude... Vous avez envie de vous exprimer dans d'autres disciplines que la musique ?

Une fois de plus, il n’y a rien de calculé. L’image aujourd’hui est aussi importante que la musique, avec les réseaux sociaux. Avant les clips passaient uniquement à la télé, il n’y avait pas youtube. Je ne sais pas si j’ai envie d’évoluer vers d’autres métiers pour l’instant, je suis bien dans la musique. Mais j’ai fait neuf années de théâtre, je me laisse le temps.

Vous êtes née en 1995. Et pourtant, on entend des échos d'une pop années 80 dans votre musique...

Complètement, même au-delà de la musique, en terme de design par exemple. C'est une période qui me parle beaucoup. Ma mère me dit que c’est parce que je ne les ai pas vécues que ces années intéressent autant. On veut toujours ce qu’on n’a pas.

Vous avez démarré comme photographe. Vous faites un lien entre l'image et vos chansons ?

Moyennement. Peut-être inconsciemment. On me dit qu’avec mes chansons, il y a des images qui viennent en tête. J’ai toujours été attirée par l’image, la photo, le cinéma. Cela m’aide peut-être à choisir les personnes avec lesquelles j’ai envie de travailler pour les clips et les photos.

Est-ce que vous êtes un conteuse ?

Je n’ai pas la réponse. Je ne sais pas trop comment me définir. Je suis forcément un peu conteuse, je transmets des histoires.

Le chanter-parler, une sensualité ingénue à la Birkin... Que représente Gainsbourg pour vous ?

C’est très gentil. C’est un génie, évidemment, je l’ai beaucoup écouté plus jeune et encore aujourd’hui. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré, il a été précurseur. Comme Bashung, il y a un parler différent, une musique différente. Et aujourd’hui, Charlotte continue le travail merveilleusement bien. Il n’a pas fini de m’inspirer…

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