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De port en port, l'errance méditerranéenne de Gérard Depralon

A L'Atelier Baie, Gérard Depralon publie "Occitanie maritime", des reportages dessinés le long de la côte méditerranéenne, entre Cerbère et Aigues-Mortes. 

Gérard Depralon n’aime ni les cartes postales, ni les guides touristiques. L’ancien professeur de dessin à l’école des Beaux-arts de Nîmes publie Occitanie maritime, chez la maison d’édition nîmoise Atelier Baie, fruit d’une aventure au long cours.

Pendant une année, entre l’été 2018 et l’été 2019, avec le soutien d’une bourse d’aide à l’écriture de la région Occitanie, l’artiste a sillonné la côte occitane, de port en port. « Ce sont des endroits particuliers, des lieux de passage, de départ, d’arrivée. Il y a l’atmosphère de la mer, un ensemble de climats et de paysages différents, une grande variété entre la plaisance et l’industrie », explique Gérard Depralon, dont la méthode consiste à « décrire » ce qu’il voit, « sans jugement. C’est un travail d’observation, de compte rendu. Le parcours est assez instinctif, je me promène et quand quelque chose m’arrête, je le prends en photo ». Il prend également quelques notes pour les textes qui accompagnent les images.


Le repérage se fait assez vite, puis de retour à l’atelier, avec un dessin extrêmement minutieux et un savant travail de composition, il propose un regard, celui « d’un promeneur qui a une approche sensible. Il n’y a pas de fiction. Je cherche ce qui va faire la vérité du moment où je passe, en fonction de ce que les hommes ont fait de leur territoire ».


Dans ces conditions, le dessin n’est pas possible sur place, « il est trop long à réaliser et on n’est jamais vraiment tranquille. Ce n’est pas un carnet de voyage. J’ai besoin de concentration ». Gérard Depralon entre alors dans son image, à la rencontre de ce que le passant ne voit pas, ni le photographe au moment de la prise de vue,


Le long de cette côte, qui a été abondamment aménagée depuis les années 60, Gérard Depralon montre le mécanisme d’un bateau, l’intérieur d’un atelier, les voiles latines ou les silos d’un port industriel. Bien sûr, l’artiste préfère certains endroits à d’autres, les cabanes de Toreilles ou la zone conchylicole de Leucate aux immeubles de La Grande-Motte ou aux paquebots de croisière à Sète. « C’était la première fois que je voyais ça, un choc », explique Gérard Depralon qui rappelle aussi les mots étonnants de l'architecte Jean Balladur, qui voyait la cité aux pyramides comme un lieu saint.


Mais pour lui, « tout est intéressant à décrire ». Il raconte et il dessine chaque port toujours avec le même soin et la même distance, en s’écartant un peu du tourisme de masse qui a façonné la côte depuis les années 60. Tournant le dos aux plages, Gérard Depralon préfère s’intéresser au bâti, au culturel. Les hommes et les femmes sont souvent réduits à des silhouettes, car « je me mets à leur place pour décrire ce qu’ils voient », explique l’artiste. Et conserver ainsi leur histoire, leur mémoire, inscrite dans le paysage.

“Occitanie maritime”, de Gérard Depralon. Éditions Atelier Baie, 72 pages. 20 €.


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