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"Deligny n'est pas un exemple ou un modèle, c'est une source de réflexion"

Fernand Deligny est une personnalité hors norme, qui a accompagné les adolescents en difficulté et créé dans les Cévennes un lieu d'accueil pour les enfants autistes. Ce parcours a donné naissance à quatre films, parmi lesquels "Le moindre geste" et "Ce gamin-là", réalisés grâce au soutien de François Truffaut. En 1974, Richard Copans, jeune opérateur, découvre à Monoblet cette aventure de vie. Il revient aujourd'hui sur ce parcours avec le passionnant documentaire "Monsieur Deligny, vagabond efficace".

Pour commencer, qui était Fernand Deligny auquel vous consacrez le documentaire "Monsieur Deligny, vagabond efficace" ?

Fernand Deligny vient du Nord, il est pupille de la Nation. Il aurait pu faire des études longues. En fait, il se détache de tout cela et presque par hasard, il devient instituteur spécialisé dans l'hôpital psychiatrique d'Armentières, à partir de 1938. Il va entamer une longue suite de tentatives, toutes différentes les unes des autres et où il prouve un talent d'éducateur en marge absolument extraordinaire.

Il a été à la fois responsable d'un pavillon d'adolescent dans un hôpital, il a créé une association pour s'occuper d'adolescents psychotiques, d'adolescents délinquants. Finalement, il va s'occuper d'enfants autistes mutiques, totalement hors langage, dont ni les familles, ni l'institution médicale ou psychiatrique ne savaient que faire.

Il n'a fait aucune étude de psychologie, de psychanalyse, de médecine, c'est un autodidacte. C'est quelqu'un qui s'est inventé dans ses tentatives qui ont toutes le même point commun : il essaie d'inventer un mode de vie possible avec des personnes dont la société ne veut pas, il essaie d'éviter l'enfermement et d'inventer une vie, une vie intéressante. Et il y arrive parce que, de ce point de vue, il a un talent extraordinaire.

C'était quelqu'un de joyeux, d'inventif, qui joue avec les mots, les situations, c'est un poète, c'est un écrivain, c'est quelqu'un qui pense qu'il n'y a pas que les mots qui nous caractérisent mais aussi notre rapport aux images. Et donc, il est tout le temps friand d'essayer de faire usage soit des dessins, soit des images, soit des cartes, soit du cinéma...


Comment êtes-vous arrivé en 1974 à Monoblet, dans les Cévennes, dans ce lieu qu'il avait créé pour accueillir de jeunes autistes ?

Je sors de l'Idhec en 1968, je suis un jeune opérateur, militant d'extrême-gauche. J'appartiens à un groupe de cinéma militant qui s'appelle Cinélutte, créé en 1973. Mais en même temps, je suis un jeune opérateur et chaque fois qu'on me propose de tourner, ça m'intéresse, je suis sûr que je vais apprendre.

Un jour on me demande, est-ce que tu veux descendre dix jours dans les Cévennes, filmer des enfants autistes. Il n'y a pas un rond, ce n'est pas une question d'argent. Mais je dis oui, je n'ai pas la moindre idée de ce que sont les autistes, je ne connais pas Deligny. Je prends ça comme une grève des immigrés contre la circulaire Fontanet-Marcellin que je suis en train de filmer en même temps ou une grève dans une imprimerie que je vais filmer trois mois plus tard. Je ne sais pas où je vais. Mais je descends pour prêter mes compétences d'opérateur, pour que des images sur le sujet existent.

Donc, je descends un peu innocemment et je découvre quelque chose de très étonnant, de très surprenant. Surtout je rencontre le réalisateur Renaud Victor, dont je deviens un ami très proche. On a ensuite fait 20 films ensemble... Je vais retourner en Cévennes plusieurs fois et j'ai gardé une relation avec Deligny. En 1989, je produis avec lui A propos d'un film à faire où il parle du rapport entre image et langage. Puis, Renaud est mort en 1991, Deligny en 1996 et je retrouve les gens que j'avais connu en 1974. Quand je les recroise il y a une dizaine d'années, je me dis qu'il faut faire un film. C'est une longue suite de visites, de rencontres, de tentatives de films...

Le lieu d'accueil qu'avait créé Deligny en Cévennes existe toujours ?

Il avait plutôt créé un réseau avec cinq ou six lieux différents. Un des lieux, où il est mort d'ailleurs, est toujours en activité. Simplement, ce ne sont plus des enfants autistes, maintenant ce sont des adultes. Et deux des personnes que j'ai filmées, Gilou en particulier était déjà là en 1974. Les deux personnes qui travaillaient avec Fernand Deligny, Jacques Lin qui est arrivé en 1967 et Gisèle Durand-Ruiz qui était dans le film Le moindre geste viennent de prendre leur retraite, cette année.

Le lieu continue avec une autre équipe et sur le même principe, d'une vie commune, mais ce n'est plus un lieu de recherche. Les autistes sont toujours aussi mutiques. Ce n'est pas seulement qu'ils ne peuvent pas parler comme des sourds-muets, mais que leur cerveau n'est pas structuré par le langage.


Dès les premières expériences à Armentières, l'idée de Deligny, c'est que l'asile ne doit pas être une prison, mais un refuge...

Fernand Deligny est très attaché au mot asile au sens de refuge. Si ça devient une prison synonyme d'enfermement, de cachot, de médication, il y est farouchement opposé. Mais si ça protège, c'est bien. L'asile est nécessaire. Sans ça, la vie pour ces jeunes personnes est impossible : la société ne sait pas quoi en faire, en a peur ou cherche à s'en débarrasser.

Ce n'est pas une position où il défend l'ouverture des asiles. C'est flagrant à Armentières, qui est une immense institution psychiatrique, le plus grande du Nord de la France, très fermée, avec des gardiens, des barreaux. Dans le pavillon dont il a la charge, au début, les adolescents ne pensent qu'à s'échapper. Au bout de quelques mois, il raconte que c'est devenu l'inverse : les jeunes se disaient, si tu fais une connerie, tu vas être chassé. Parce qu'il avait transformé la vie avec peu de choses, en s'appuyant sur ce que savaient faire les gardiens, qui n'étaient pas des infirmiers, mais des chômeurs du textile, des marins - c'était le pire boulot qu'on pouvait proposer à un adulte de devenir gardien d'asile psychiatrique. La femme de l'un d'entre eux leur donne des fils de laine récupérés dans une usine, ils vont faire un atelier de tissage et de broderie. Ils vont aller au cinéma, jouer au foot et la vie devient intéressante.


Dans la méthode qu'il développe durant ces années auprès de jeunes en difficulté, deux idées reviennent : l'écoute et l'observation.

Il n'y pas de projet pédagogique, psychiatrique ou médical. Il n'y a pas une méthode qui définirait un carcan pour les personnes dont il a la charge. Il part de ce qui existe. Le moment fort, c'est La Grande Cordée, à la fin des années 1940.

A l'époque, le secrétariat à l'enfance est tenu par un médecin communiste qui le protège. Il voit arriver des jeunes qui ont fait cinq ou huit ans d'hôpital psychiatrique, de la prison, ils ont des dossiers épais de plusieurs centimètres. Quand il dit, je mets au feu le dossier, c'était réel. Il se débarrasse de tout cela et demande au jeune ce qu'il veut faire, il n'y aura pas de médicament, d'enfermement. C'est très déstabilisant, y compris pour ces jeunes qui se sont mis dans le moule de l'enfermement et du médicament ; ils y sont hostiles, mais néanmoins, c'est leur mode de vie.

Ce n'est pas forcément possible massivement, mais pour quelques centaines de jeunes, il réussit et ces jeunes retrouvent une place dans notre société.


Ce pragmatisme, on va le retrouver avec la manière dont il va s'occuper des autistes. Il se rend compte qu'il faut un mode de vie coutumier qui se passe du langage...

La première chose dont il se rend compte et dont il n'avait conscience pas au départ, c'est que les autistes, en ville, on les enferme. Là, ils ne sont pas enfermés, ils habitent dans une ferme, au milieu de la forêt cévenole, sans barrière, sans cadenas. Et les enfants ne partent pas. Ils sont attirés par les adultes, les présents proches, les adultes qui ont décidé de partager cette vie et qui ne sont ni des infirmiers, ni des médecins, ni des psychologues.

Jacques Lin était électricien chez Hispano-Suiza. Rien ne le prédestinait à ça. Un été, il est passé par là et il a préféré rester plutôt que de rentrer à l'usine. Par des amis politisés, un peu en rupture avec le PC déjà avant Mai-68, il était en contact avec des cercles que Guattari essayait de créer. A l'époque, Félix Guattari est à la Borde, c'est un ami de Deligny et il va acheter une maison à Gourgas, à dix kilomètres de Monoblet. Jacques Lin va y passer un été, avec des ouvriers, des intellectuels qui se réunissent pour inventer une vie différente. Ce n'est pas très intéressant, sauf qu'il y a Deligny avec Jean-Marie et qu'il décide de rester là-bas. Il ne retourne pas à l'usine et il est toujours là. C'est quelqu'un d'extraordinaire et d'extraordinairement simple.

Ils vont se rendre compte que certains gestes attirent les jeunes autistes, qu'ils peuvent être répétés et qu'il faut être régulier. Et que si c'est là, poser l'assiette avec le pain, il faut que l'assiette soit toujours là. Ils le voient très vite avec Jean-Marie, le premier enfant en 1966.

Jacques Lin et Fernand Deligny racontent qu'un soir, Jean-Marie se met à pleurer et ne peut pas dormir. Au milieu de la nuit, il faut se lever, il veut sortir. Pourquoi ? Jacques le suit dans la nuit, le long d'un chemin qu'ils ont pris dans la journée. Il y a une peau d'orange épluchée, avec un côté blanc et un côté orange. Mais la peau est posée avec le blanc dessus. Jean-Marie la retrouve, la retourne, il est content, il rentre à la maison et il dort. Cela peut être difficile à comprendre, mais il y avait visiblement un mal-être.

Fernand Deligny perçoit que les choses doivent être à leur place, les activités au même endroit et si possible au même moment, etc.

A partir de là, il installe un mode de vie rural, on va chercher le bois, on garde des chèvres, on fait à manger, on fait la vaisselle, on dort, etc.

Et pour aller plus finement dans cette observation, presque par hasard, il met en place les cartes. On ne va pas faire des dossiers sur les personnes et Fernand Deligny ne se déplace pas dans les différents lieux, mais on lui apporte les cartes. Et on constate qu'un chemin, un trajet, ce qu'il appelle "une ligne d'erre" est toujours la même de jour en jour pour un enfant, mais qu'à un moment, il a fait un geste qu'il n'avait pas fait, il a pris un objet, il a participé à une activité. Et donc, on essaie de préserver ce geste, l'usage de cet objet pour qu'il puisse se répéter et s'il se répète, il s'installe.

C'est ce qu'on voit au début du film avec la scène du petit-déjeuner. Personne ne leur a dit de ranger la vaisselle de la veille, de mettre la table, personne n'en a parlé, personne n'en a fait un projet, mais si c'est l'habitude, ils le font, de façon absolument rigoureusement identique. Quand ils se lèvent, Christo et Gilou descendent en premier, rangent la vaisselle, etc. Cela permet un usage de l'espace, des objets, une gestion des activités, une espèce de vie commune alors que personne n'a dit un mot.

C'est très beau la façon dont vous filmez ces moments, je pense aussi au ramassage du bois...

Ils ramassent le bois depuis des années, alors le dernier arrivé a un peu de mal à participer, il n'arrive pas vraiment à ramasser le bois, à le poser dans la remorque. Christo et Gilou y arrivent très bien.

On voit aussi quand ils étendent le linge. Gilou l'étend très bien, toujours avec deux pinces à linge de la même couleur pour le même vêtement. Personne ne lui a dit de le faire. Il y a une notion de régularité, de coutumier qui pour eux, est une sécurité. C'est quelque chose qui ne les angoisse pas.

Il y a eu le problème de la reprise des lieux par d'autres, il fallait qu'ils reprennent ce qui était en place. Dès qu'on change, cela peut générer de l'angoisse, de la violence, des cris. Ils ne sont pas guéris. Cet ordre coutumier doit continuer tous les jours, perdurer.


Dans cette aventure au long cours, la caméra va tenir un rôle particulier. Quelle place lui accorde Fernand Deligny?

Fernand Deligny est un amateur de cinéma. Il n'a fait qu'une année d'étude, il allait plutôt boire des coups et jouer au 421 d'après ce qu'il raconte. Mais il s'occupait du ciné-club et rédigeait des critiques de films. On voit que dès 1948, dans le budget d'équipement de La Grande Cordée, il demande une caméra. Ensuite, il se battra toujours pour avoir de la pellicule et payer du labo.

Ils font des images et ils en parlent. C'est une activité importante à La Grande Cordée avec ce texte qui paraît en 1955 sur "La caméra, outil pédagogique".

Au fond, il ne le formule pas à ce moment-là, mais il y a l'idée que nous sommes faits autant d'images que de mots, qu'il y a image et langage et que l'image qui circule entre les humains permet de faire des choses que le langage ne permet pas. C'est son intuition. Et elle va se révéler encore plus avec les enfants autistes qui n'ont pas du tout le langage. S'ils n'ont pas le langage, qu'est-ce qui est possible avec eux ? Comment est-ce qu'on peut montrer ce qu'on fait avec eux ?

Il va aligner les tentatives cinématographiques, qui vont être nourries, enrichies par le fait que Fernand Deligny qui connaissait André Bazin entre en contact avec François Truffaut après la parution de son premier livre Adrien Lomme. Deligny va l'aider pour le scénario des 400 coups et il va y avoir une correspondance entre eux qui ne va pas s'arrêter jusqu'à Ce gamin-là (NDLR : en 1975).

Truffaut pensait que peut-être que Jean-Marie pourrait jouer le rôle de L'Enfant sauvage. Deligny va le solliciter pour beaucoup de choses, parfois Truffaut répondra, parfois pas. Mais cela entretient la flamme, que le cinéma est possible. Cela va donner naissance à quatre films : Le moindre geste, Ce gamin-là, Projet N et A propos d'un film à faire. Des films dont il n'est pas vraiment le réalisateur, il en est le concepteur, l'animateur, pas le metteur en scène, mais l'auteur.

Pour Ce gamin-là, c'est Renaud Victor qui filme, qui monte, mais finalement c'est Deligny qui est à l'origine du projet de montrer la vie de Jean-Marie et qui va écrire les textes qu'il dit dans le film. C'est une part du cinéma extrêmement cohérente. Voir aujourd'hui Le moindre geste, en tant que cinéaste, je pense que c'est indispensable. C'est ce que je dis aux gens de la Fémis, d'ailleurs.

Le raisonnement de Deligny n'est pas thérapeutique, il est aussi philosophique. De quoi l'espèce humaine est faite ? Elle est faite aussi d'images. C'est quoi ces images ? Quelles images partage-t-on ? C'est où dans notre conception du monde ? Il n'a pas de réflexion sur la société contemporaine, encore qu'il se moque des publicités qui peuvent circuler dans les années 1980, mais lui, il y voit quelque chose de beaucoup plus profond, beaucoup plus nécessaire. C'est bien de s'en inspirer, de le prendre comme point de réflexion.

La relation avec Truffaut a été vraiment intense... Il le consulte pour l'écriture du scénario des 400 coups !

Oui, absolument. Il lui écrit, grâce à André Bazin et à Peuple et culture. Il y a dans les archives de la bibliothèque de la Cinémathèque française une correspondance entre Deligny et Truffaut qui a été en partie publiée par 1895, la revue sur l'histoire du cinéma. On a 40 ou 50 lettres qu'ils s'échangent pendant une vingtaine d'années.

Truffaut, après le succès des 400 coups, répond à toutes ses lettres. Il va l'aider à produire Ce gamin-là. La première productrice qui essaie d'aider Fernand Deligny, c'est Hélène Vager qui avait travaillé à Filmanthrope avec Claude Faraldo. Elle va chercher Truffaut et il va être extrêmement important. C'est lui qui va réunir Jacques Perrin, Claude Berri et d'autres pour payer ce film de Renaud Victor, qui n'a jamais fait de film, pour parler de quelqu'un que les gens ne connaissent pas qui s'occupe d'enfants autistes dans les Cévennes. Sans le poids de François Truffaut, je ne sais pas comment le film se serait fait.


Aujourd'hui, en 2020, que reste-t-il de sa pensée ?

Il reste ses écrits, qui ont été publiés par les éditions de l'Arachnéen. Il y a une dizaine d'années, Sandra Alvarez de Toledo a fait une édition de ses oeuvres, un énorme somme de 1 845 pages. L'an dernier, elle a publié un livre Correspondance des Cévennes, qui fait 1 200 pages. Son oeuvre écrite, sa pensée est préservée.

Les films, pour la plupart, ont été édités en DVD, pas forcément très bien. On s'emploie à provoquer une nouvelle édition.

Dans le milieu des éducateurs, on lit encore ses livres, en particulier Graine de crapule et Les Vagabonds efficaces. Du côté des psychiatres, comme il dénie totalement tout rôle à la psychiatrie, à la psychanalyse et à la psychologie, ce n'est pas forcément un ennemi, mais ce n'est pas quelqu'un qu'on étudie. En revanche, chez les philosophes ou en histoire de l'art, il y a un courant dans l'université française qui garde sa pensée vivante. Il y a des doctorants qui travaillent, par exemple une thèse de Marina Vidal-Naquet qui se prépare sur Deligny et l'image. Il est très marginalisé, mais il a toujours été marginal même dans les années 1970 et 1980.

On en parlait plus au moment des Cévennes, parce que tout le monde confondait cela avec une aventure post-68. Ce que ce n'est absolument pas. Ils sont complètement à côté des communautés cévenoles qui vont découvrir la vie en faisant des fromages de chèvre.


Ce qu'il a préconisé est-il appliqué dans les établissements qui accueillent des enfants autistes ?

Cela a essaimé. L'idée de lieux alternatifs, des aires d'accueil, il y en a des centaines en France. Mais ce n'est pas une méthode qui pouvait être reprise et appliquée juste en lisant Deligny. On assimile souvent les aires d'accueil à l'anti-psychiatrie, mais il détestait autant la psychiatrie que l'anti-psychiatrie, il s'en méfiait autant dans leur usage des mots.

Beaucoup d'aires d'accueil se sont créées et ont perduré. Il y en a 200 ou 300 en France, qui prennent en charge des enfants ou des adolescents, avec des méthodes qui s'inventent. Deligny n'est pas un exemple ou un modèle, c'est une source de réflexion, une pensée. On ne peut pas dire, je vais faire comme Deligny, peu en sont capables. Tout ce qu'il a fait s'est fait dans un dénuement total, dans un soin 24 heures sur 24, 365 jours par an, d'être avec les enfants, dans la vie, pas pour les enseigner, mais pour essayer de vivre avec eux. Je ne connais pas beaucoup de personnes capables de faire ce qu'a fait Jacques Lin. Il faut imaginer que ce n'est pas une carrière ou un travail, mais un projet de vie, et pas pendant un mois ou trois mois.

Il y a beaucoup de gens qui sont passés chez Deligny comme stagiaires, comme bénévoles, des curieux avec le désir d'apprendre. Il y en a très peu qui sont restés, soit parce qu'ils n'y arrivaient pas, soit parce que Deligny leur disait que ce n'était pas la peine de rester. Finalement, peu ont réussi à vivre cette vie à ses côtés. Ceux qui ont réussi pensent qu'ils ont réussi leur vie. Mais c'est un choix extrêmement puissant.


Photos copyright Shellac Distribution. Film à voir en VOD sur shellacfilms.com



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