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Lavoisier, la science, la Révolution et l'art de la nuance

Avec Dans la tête de mon maître, publié chez Stock, Béatrice Fontanel propose une palpitante traversée de la Révolution Française. Dans les pas de Balthazar Janvier, jeune serviteur du savant Lavoisier, elle brosse avec un style à la fois dense et vif un portrait d'une époque tourmentée, éprise de progrès et de liberté, mais d'une violence inouïe, un temps où s'envolaient les premières montgolfières et où les têtes chutaient dans les paniers du rasoir national. Reconnue pour ses livres d'art pour le jeune public, Béatrice Fontanel entremêle la politique, la science et la vie quotidienne dans le Paris de la Terreur pour un récit rythmé, à la fois incroyablement documenté et plein de vie, de sève, de verve.

Portrait d'Antoine-Laurent et Marie-Anne Lavoisier, par Jacques-Louis David, 1788 (détail). Collection Metropolitan Museum of Art, New York.

Qui est ce jeune Balthazar Janvier, le jeune héros de votre livre "Dans la tête de mon maître" ?

A vrai dire, il a mis du temps à naître. Depuis très longtemps, je voulais faire un roman sur Lavoisier. Je m'aperçois, au fil de mes livres, que tout tourne autour de la terreur. C'est vraiment le thème qui m'intéresse le plus, et même sans m'en apercevoir, mes pas me mènent toujours au même endroit... Est-ce parce que j'ai connu la guerre d'Algérie ? Est-ce parce que mon grand-père est mort en camp de concentration ?

Cela a mis plusieurs années à se cristalliser autour de Lavoisier. J'ai envie d'écrire quand une injustice me frappe. C'est une espèce de colère, parfois un peu enfantine de ma part. Quand je suis tombée, par hasard, sur la dernière lettre de Lavoisier, j'ai trouvé qu'il y avait une telle humanité que je me suis demandée pourquoi il avait été guillotiné. J'ai lu sa biographie. Et plus je lisais, plus je trouvais cela injuste. Cela m'a donné une envie furieuse d'écrire, mais comme, je suis une pure littéraire et que j'ai jamais dépassé 4/20 en physique-chimie, j'étais bien embêtée.

Je suis très besogneuse, j'essaie de beaucoup de documenter. Au début, j'avais l'illusion de raconter cette histoire du point de vue de Lavoisier, je me suis dit que si je passais suffisamment de temps à essayer de comprendre comment fonctionnaient son laboratoire, ses ustensiles, comprendre la physique... Mais je me suis rendue compte que ce ne serait pas crédible, même en me faisant relire par des scientifiques.

Alors je me suis demandée comment faire pour raconter cette histoire. J'ai toujours aimé les personnages de serviteurs chez Molière. Il se trouve qu'en même temps, on m'avait commandé un livre pour enfants sur Molière dont j'ai réécouté toutes les pièces. Ce serviteur m'a sauvé la vie. En plus, j'ai une passion pour Sans Famille, d'Hector Malot, ces histoires d'orphelins, d'enfants abandonnés. C'est une figure très présente dans toute la littérature du XIXe siècle. Même au XVIIe siècle, il y a beaucoup de pièces avec des enfants abandonnés et on s'aperçoit qu'ils sont nés de personnes riches et nobles et à la fin, ils peuvent épouser qui ils veulent... C'est encore une fois mon côté enfantin.

Je me suis dit que ce personnage allait me donner une grande liberté. Ce Balthazar est un peu comme moi, naïf, candide et en même temps, il n'a pas sa langue dans sa poche. Comme les serviteurs de Molière qui ont beaucoup de bon sens et peuvent sortir des répliques perforantes. C'était très agréable à écrire.

J'ai toujours le sentiment que je ne comprends pas les choses, c'est sans doute liée à ma scolarité chaotique. Pour ce personnage, avec tout ce qui se passe de dément pendant cette période, c'est assez juste finalement, assez normal de ne pas tout comprendre.

D'un point de vue psychologique, je me suis sentie très à l'aise. Ce personnage, c'est vraiment moi, ma façon de voir les choses. J'avais par exemple été frappée quand j'avais appris que pour le première fois on avait retiré une plaque en cuivre au jardin du Luxembourg qui interdisait aux manants et aux gens mal habillés de rentrer dans le parc. Et aussi, cette information incroyable, qu'il n'y avait tellement pas de bois à Paris pendant la Révolution, qu'on avait pensé couper les arbres. Et c'est Robespierre qui s'y est opposé. Il voulait bien couper les têtes, mais pas les arbres du Luxembourg !

Tous les thèmes que je traite depuis des années, je les reprends, les rebrode et je me sens un peu chez moi, même quand je suis dans une période historique que je n'ai pas connue. J'aime fouiner dans la terreur, comment on vit cela au quotidien et comment on survit.


Il est très débrouillard dans cette période complexe...

Il est assez malin et parfois pas tellement. C'est surtout sa compagne Euphrosine qui est maline. Il arrive malgré tout à s'en sortir parce qu'il a une bonne nature. Il a un peu de chance aussi, d'être pris sous l'aile de Lavoisier notamment.

Quand on est dans des situations terribles, on révèle des facettes de soi-même qu'on ne connaît pas. Je suis par exemple très intéressée par l'histoire du stalinisme et par la manière dont les écrivains persécutés se débrouillaient pour survivre, écrire, faire des conférences. On fait ce qu'on peut. Je pense notamment à Boulgakov, l'un de mes écrivains fétiches. Toute sa vie, il a été persécuté par le régime, il ne pouvait pas publier et il écrivait des grandes lettres à Staline pour essayer de le convaincre de le laisser travailler. Une grande partie des lettres n'a pas été envoyé parce qu'il se rendait compte qu'elles ne serviraient à rien, alors il signait Tarzan. Dans un premier temps, j'ai trouvé cela très drôle, cette fantaisie au milieu de l'horreur. Ensuite, j'ai compris qu'il essaie de se défendre, mais qu'il n'envoie pas sa lettre et c'est bouleversant. C'est aussi drôle que c'est terrible.

Ce personnage de Balthazar me permet beaucoup d'humour, et parfois d'humour noir. Mais après tout, que serait-on sans l'humour noir ?


Dans votre livre, on se rend compte que cette Révolution, c'est vraiment le règne de la parole...

Pour écrire, je m'enfouis dans la documentation. Sur les réseaux sociaux, j'ai vu que certains trouvaient que j'avais mis trop de discours de députés. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'au départ, j'en avais mis dix fois plus. Quand j'ai lu ces discours de Robespierre, de Marat, les cheveux se dressaient sur ma tête. Je me disais qu'il fallait les donner à entendre.

C'est vraiment une logorrhée. Je me souviens d'un sketch de Raymond Devos qui se moquait des gens qui se taisaient parce que cela permet de passer pour quelqu'un d'intelligent alors que plus on parle, plus on prend le risque de dire des bêtises ! Hélas, ils n'avaient pas l'impression de dire des bêtises, des choses épouvantables, c'était une course à l'abyme. C'est une sorte de drogue de prendre la parole et de voir la façon dont cela permet de prendre le pouvoir. Il y avait des orateurs exceptionnels. Sentir le pouvoir qu'on peut prendre sur les autres est assez gratifiant.


Ce qui est frappant aussi, c'est que pendant la Révolution, la politique se fait vraiment en public. Ce serviteur en bas de l'échelle sociale peut assister à tout ce qui se passe...

C'était vraiment comme un théâtre, ou même comme une pantomime. Louis-Sébastien Mercier appelait certains députés les "mimographes". Parce qu'en plus, tout cela était accompagné d'une gestuelle grandiloquente. Cela devait être extraordinaire, avec des orateurs envoûtants qu'on pouvait écouter des heures. Ce qui est gênant, c'est qu'il y avait aussi des votes assis debout, à main levée.

Pour les gens qui assistaient aux débats, cela devait être assez extraordinaire. Et d'ailleurs, les étrangers aisés de passage, comme pour un concert des Rolling Stones, payaient cher pour avoir des places privilégiées. En plus, il y avait des gens qui passaient pour vendre des boissons, des choses à grignoter, comme au cinéma dans les années 50 avec la dame qui se promenait avec son panier et ses eskimos !

Il y avait à la fois des moments drôles, mais aussi des moments terribles où les gens avaient peur. Dans les moments où chacun craignait pour sa vie, les gens ne restaient pas assis où ils devaient être. Quand ils devaient voter quelque chose de délicat, ils se faufilaient par la porte et disparaissaient.

Quand les Girondins ont été condamnés, un a été condamné avec eux parce qu'il fallait un nombre précis annoncé au départ. Certains avaient pris la fuite, mais il fallait le bon compte et on a décidé d'embarquer un député qui s'était assis pas loin d'eux. Il y a un côté presque burlesque dans l'horreur : on est arrêté parce qu'on n'est pas assis au bon endroit !


Après votre longue plongée dans la Révolution Française, quel regard vous portez sur cette période très complexe, avec beaucoup d'enthousiasme, d'ébullition mais aussi de brutalité absurde, terrifiante ?

C'est le pire et le meilleur. C'est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la Fête de la fédération, l'abolition des privilèges. On peut aller au Luxembourg même si on n'est pas bien habillé ! Il y a une face merveilleuse, mais qui très vite, bascule.

Ma référence absolu, c'est l'historien Patrice Gueniffey, un élève de François Furet. Il a écrit sur la terreur et son livre a été un choc (NDLR : La politique de la Terreur : essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794, Fayard). Il décortique tout par le menu et montre comment la Révolution peut être vue comme une expérience proto-totalitaire. Cela passe assez mal, c'est un mythe national qu'on déconstruit. Ce livre a été ma balise pendant ces années de travail, c'est solide, imparable.


La façon dont vous racontez la Révolution, et c'est ce qui fait notamment le charme de votre livre, c'est qu'on la vit au ras du pavé parisien. Le récit fourmille d'anecdotes, de détails, de petites choses du quotidien...

En tant qu'écrivain, j'ai l'illusion prétentieuse de pouvoir ressusciter des mondes, donner toute cette sensorialité, les odeurs, l'électricité dans l'air, les brouhahas... Depuis des années, je lis beaucoup d'historiens des mentalités. En France, on est assez gâté, on a beaucoup d'auteurs, Alain Corbin, Jean-Louis Flandrin... Un de mes grands chocs a été de lire un texte de Lucien Febvre dans un petit recueil qui s'appelle La sensibilité dans l'histoire, qui est une pure merveille d'un point de vue scientifique et littéraire. Je cherche les auteurs qui ont la faculté de donner la sensation de la météo. Emmanuel Le Roy Ladurie a beaucoup travaillé sur l'influence de la météo sur les grands événements. Louis-Sébastien Mercier, un député qui était aussi écrivain polygraphe très amusant, a écrit Tableau de Paris, 2 000 pages avec des petits textes très courts où il raconte tout ce qu'il voit dans Paris, les scènes, les gens qui travaillent, le public, les métiers, les faits divers, les maisons, les rues, les traiteurs qui livrent les rôtis. Cela a été une source formidable... A force de lire ces livres, mais aussi L'histoire de la Révolution Française de Michelet, L'histoire des Girondins de Lamartine, cela permet de s'imbiber, de la tournure des phrases, de l'esprit. J'avais vraiment envie qu'on ait l'impression que mon livre était un manuscrit retrouvé.

En même temps, écrire comme les gens du XVIIIe siècle ne se fait pas du jour au lendemain. Je me suis imprégnée de leurs textes pour retrouver ces phrases un peu contournées, ces phrases qui font des ronds de jambe.

Mon Balthazar est un orphelin de l'hospice, il veut imiter comme un perroquet. Il dit qu'il a eu un mal fou à apprendre l'imparfait du subjonctif et qu'au moment où il a enfin compris, il ne fallait plus parler comme ça ! Sinon on était dénoncé. Il ne fallait plus dire monsieur mais citoyen, il fallait tutoyer. Lui, comme la cuisinière de Lavoisier, se refusent à tutoyer leur maître.

Les gens n'y arrivaient pas. J'ai lu l'histoire d'un vieux garçon de café dans le quartier de l'Odéon, qui n'arrivait pas tutoyer les clients et se faisait insulter. Cela m'a beaucoup touché, certaines personnes ont pris la défense de ce garçon, qui en plus s'emmêlait. Il était ému, essayait de tutoyer, se faisait prendre à parti violemment par des radicaux.

Ces petites choses de la vie quotidienne, mises bout à bout, donnent un climat. J'espère que je n'ai pas trop alourdi le texte avec cette foule de détails. Cela m'inquiète toujours quand on me dit qu'on voit que cela a été un énorme travail. J'avais une telle masse d'informations passionnantes... C'est comme quand on fait un bouquet, on a parfois des petites fleurs moins intéressantes mais qui avec l'ensemble vont donner des contrastes.

Je pense que l'histoire en elle-même avait une dramaturgie. On sait que Lavoisier a été condamné et guillotiné, on connaît la fin de l'histoire. Mais le but est de montrer la montée de l'intensité, le filet qui se resserre autour d'eux. C'est quelque chose qui m'angoisse : est-ce que dans une situation dramatique, on arrive à passer à travers les mailles du filet ?


D'autant qu'il n'est pas condamné pour ce qu'il fait, mais pour ce qu'il a été, un fermier général...

En plus, c'est totalement faux. Effectivement, il était fermier général. Mais j'ai étudié ce système compliqué de la ferme générale et du prélèvement des impôts. C'est vrai que sous l'Ancien Régime, c'était d'une injustice évidente. Mais au XVIIIe siècle, cela avait été beaucoup réformé. Et tous les gens qui étaient à la tête de cette institution étaient extrêmement éclairés.

La ferme générale était l'un des plus grands employeurs de l'Etat et les gens qui travaillaient pour elle ont été les premiers à avoir une véritable retraite par exemple. C'était bien plus compliqué. Quand il y a eu des abus et que cela a duré, quand les gens ont trop subi d'injustice et que le couvercle saute, il y a quelque chose qu'on ne peut plus contrôler.

Tous ces fermiers généraux qui ont été guillotinés évidemment étaient innocents de ce dont on les accusait. Et les gens qui les ont dénoncé étaient eux des escrocs, qui avaient tapé dans la caisse. Mais dans ce genre de période, il y a un tas de marlous qui en profitent pour tirer leur épingle du jeu de façon malhonnête.


Au-delà de cette idée d'injustice, qu'est-ce qui vous a séduit chez ce personnage de Lavoisier ?

L'élégance, sa réserve. Un sang froid. Son côté esprit universel qui s'intéresse à très haut niveau à la chimie, à la météorologie, à l'hygiène dans les prisons, à l'éclairage dans les théâtres, mais aussi à comment concevoir une cabane de bergers pour les protéger contre les loups...

Pour moi, il reste assez opaque, assez mystérieux. J'ai lu sa correspondance. C'est amusant car malgré son immense érudition, il y a des fautes d'orthographe. Ce n'est pas du tout étonnant car l'orthographe à l'époque n'est pas encore fixée comme elle le sera plus tard. Je ne suis pas sûre que même les gens qui le connaissaient, savaient qui il était au fond.

Je donnerais évidemment cher pour l'avoir cinq minutes en face de moi, si j'avais une machine à remonter le temps. C'est quelqu'un de très grand pour l'époque, qui avait une grande tenue, il était très nuancé, c'est-à-dire le contraire de tous les personnages vociférateurs qu'on voit à l'époque. Il a essayé de se défendre en publiant des preuves que les fermiers généraux avaient bien travaillé. La nuance, c'est d'abord un mot très joli, c'est très important au niveau du fond, comme au niveau du style.

Dans ses lettres, il y a quelque chose qui m'a touchée. Quand on lit un texte et qu'on détecte un style, c'est comme si on entendait la voix de la personne. Quand on lit Marguerite Duras ou Nathalie Sarraute, on voit que le timbre de la voix n'est pas le même. Ou chez Annie Saumont ou chez un auteur que je viens de découvrir qui pour moi est majeur, Claudine Hunzinger qui vient de publier Les Grands Cerfs (Grasset). C'est ce qui fait le sel de la lecture.

Lavoisier, il n'y avait aucune raison que je m'intéresse à lui. Je ne comprends même pas pourquoi un jour à la médiathèque André-Malraux, j'ai attrapé ce volume sur Lavoisier. Elle était énorme, le personnage ne m'intéressait pas particulièrement. Mais il se trouve que l'ouvrage s'est ouvert à la page où il y avait cette dernière lettre, avant d'être guillotiné.


Dans tous ses travaux, au-delà de la chimie, il y a une aventure incroyable que vous racontez, c'est la mise en place du système métrique qui épouse les idées de la Révolution...

Je ne suis même pas sûre encore d'avoir bien compris le système de triangulation ! Mais cela pouvait tirer mon roman vers une forme picaresque. On part avec un vieux cheval, on voyage, il y a rebondissements, des arrestations, des attaques. C'est un western. Ces scientifiques, Delambre et Méchain, étaient totalement obsédés par leur travail, par cette mission, cette aventure du mètre étalon. Ils en ont bavé, ont enduré. Et Lavoisier n'a pas lâché. En prison, il continuait à s'en occuper. C'est très émouvant cette idée de donner au monde un même système de mesure pour plus d'égalité.


Car le sens est aussi très politique...

Oui, évidemment. J'ai cité un extrait très beau. A un moment donné, l'assemblée décide bâcler un peu cette histoire. Et lui dit au contraire, il faut continuer. Il a quelques phrases où son texte prend une ampleur, comme s'il avait de grandes ailes. Il y a une transcendance, on est dans quelque chose de fondamentalement pour le bien de tous, comme cette Révolution qui se voulait pour le bien de tous.

C'était encore une chose à caser dans le livre. Mais j'aime bien l'idée que le roman est plein comme un oeuf. Jean-Yves Tadié, qui était responsable de La Pléiade, disait que les grands romans étaient torrentiels. Il n'y a pas longtemps j'ai lu l'interview de Linda Lê, elle dit qu'elle aime les romans qui sont comme des brasiers. Ce sont de belles métaphores, assez opposées mais qui disent la même chose.


Dans la tête de mon maître, de Béatrice Fontanel. Editions Stock, 306 pages. 19,50 €.

 

Lavoisier, l'un des pères de la chimie moderne

Né en 1743, Antoine Laurent Lavoisier est à la fois est chimiste, philosophe et économiste. Imprégné par l'esprit des Lumières, il est considéré comme le père de la chimie moderne. L'une de ses recherches les plus importantes a été de déterminer la nature du phénomène de la combustion. C'est d'ailleurs lui qui invente le mot "oxygène" et démontré que l'air n'est pas un seul gaz, mais un mélange de plusieurs gaz.

Parmi ses nombreux travaux, il a oeuvré à l’amélioration de la production de la poudre, s'est intéressé aux questions monétaires ou au système d'éducation. Avec le chimiste Claude-Louis Berthollet et d'autres, Lavoisier conçoit une nomenclature chimique, qui est toujours en grande partie en service aujourd'hui.

En 1789, suppléant d'Alexandre de Bauharnais aux Etats-Généraux, il est favorable à une monarchie constitutionnelle et adhère en 1790 à la Société de 1789, fondée par Nicolas de Condorcet.

Parallèlement, il travaille à la création du système métrique. En 1790, la Constituante adopte sur proposition de Talleyrand et Condorcet le principe d'un système de mesure stable, simple et uniforme. Dans cette vaste entreprise, sont mobilisés de nombreux savants de l'époque, Lagrange, Laplace et Monge pour la mécanique céleste, Borda pour la physique et les calculs de navigation, Lavoisier pour la chimie, puis Delambre et Méchain pour effectuer les mesures géodésiques nécessaires.

Lavoisier est l'un des trois commissaires du Comité des finances de la Convention chargé de réformer le système de perception des impôts quand la Terreur éclate.

Dénoncé aux autorités révolutionnaires avec vingt-sept autres fermiers généraux comme traître à la nation par Dupin de Beaumont, il est incarcéré avec son beau-père Jacques Paulze à l'automne 1793. L'Ami du peuple, le journal de Marat, le vilipende comme trafiquant de tabac frelaté. Il est condamné à mort, cinq mois après son arrestation et meurt, guillotiné, le 8 mai 1794.

L'année suivante en 1795, le système métrique est introduit, puis rendu obligatoire par Napoléon Bonaparte.

 

Les livres d'art pour les enfants de Béatrice Fontanel

Béatrice Fontanel a également publié de nombreux livres pour les enfants, notamment consacrés à l'histoire de l'art.

Elle a notamment signé Le Monde en 100 oeuvres d'art, véritable tour du monde de l'histoire de l'art pour les enfants à partir de 9 ans au Seuil Jeunesse.

Plus récemment, chez Gallimard, elle a fait paraître Tout une histoire dans un tableau, une série de récits pour les enfants à partir de 6 ans inspirés par les chefs-d'oeuvre du musée d'Orsay. Le projet s'accompagne de délicieux podcasts, pour s'immerger dans la peinture et dans l'époque de l'Impressionnisme.


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