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Le regard décalé de Clémentine Mélois sur le confinement

Clémentine Mélois publie une série d'images pleines d'humour inspirées par la sidération du confinement.

Clémentine Mélois est une spécialiste des détournements absurdes, à la fois drôles et poétiques. Professeur à l'école des Beaux-arts de Nîmes, membre de l’Oulipo, l’artiste livre une série d’images souriantes, inspirées par les titres de la presse durant le premier confinement. Comme elle l’explique dans la préface, elle aurait « aimé pouvoir profiter de ce temps vacant pour lire tout Proust ou tout Asimov, regarder des films majeurs et devenir incollable en musique dodécaphonique », mais « tout était trop bizarre. Le réel était devenu flottant ». Elle a donc créé des images, qui en disent long sur les sentiments ressentis durant cette traversée, devant l’incompréhension, l’impatience, la sidération, les découvertes sinistres ou joyeuses… « Sourire d’une situation catastrophique est ma façon à moi de mettre la noirceur à distance », écrit-elle.

Dans le monde parallèle de Clémentine Mélois, Alain Gestes Barrière chante Garde tes distances bébé. On peut mâcher des chewing-gums à la chloroquine. Le présentateur Laurent Delahousse attend avec impatience la réouverture des salons de coiffure. Un journal s’interroge : « Doit-on prendre des mesures pour avancer l’heure de l’apéritif ? » Une issue de secours ouvre sur la verdure.


Chacun se reconnaîtra dans certaines pages. Par exemple, celle-ci : les enfants suivent les cours de lecture à la télévision et apprennent à lire le son “ui” comme dans “lui”. La phrase à décortiquer : « Aujourd’hui, papa et maman sont confinés et ils s’ennuient. Ils picolent dans la cuisine depuis midi. Ils sont complètement cuits ».

“Bon pour un jour de légèreté”, de Clémentine Mélois. Editions Grasset, 64 pages. 10 €.


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