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Le Vigan : dans les pas des migrants à travers le froid des forêts avec Cécile de la Monneraye

Des sculptures de Cécile de la Monneraye au château d’Assas au Vigan, dans le Gard.

Dès l’entrée du château d’Assas, au Vigan, le visiteur est confronté à la violence, à la douleur que Cécile de la Monneraye évoque dans son travail. Les portes de la belle demeure, marquée par l’esprit des Lumières, sont barrées par des barrières métalliques, des grilles surmontées des rouleaux de barbelés.

Mais le visiteur peut contourner ce mur, ce qui n’est pas le cas des migrants qui cherchent à traverser les frontières partout dans le monde. Comment ne pas penser à ce qui se passe à l’est de l’Europe avec le titre prémonitoire de cette exposition : "Et le froid des forêts…"


Au centre de la pièce, l’artiste présente La Marche des enfants, un ensemble de frêles silhouettes en feutre. Elles sont fragiles, sans visage, voûtées, fatiguées, accablées, comme prématurément vieillis par les épreuves. Certaines semblent ne plus pouvoir avancer.

D’une époque à l’autre, les regards changent en fonction des contextes politiques, les mots évoluent. Mais, de la chute de l’Espagne républicaine à la guerre en Ukraine, en passant par la guerre Yougoslavie, c’est toujours la même réalité, la même fuite, la même quête que présente Cécile de La Monnerraye. Artiste formée aux Beaux-arts de Versailles, elle accompagne depuis des années sa pratique artistique d'un engagement social.

Dans la pénombre d'une salle voisine, l’artiste présente Lampedusa. Les silhouettes sont colorées, mais encore plus squelettiques. Le textile est noué autour de tubes métalliques, les corps décharnées se mélangent aux vagues prêtes à les engloutir dans une nuit terrible et assassine.

Parfois son esthétique peut se faire plus expressionniste. Les visages grimaçants en terre cuite de Mes petits cauchemars ou Les hurleurs aux bouches souffrantes en déchets textiles dialoguent avec l’histoire de l’art, mélangeant un dolorisme baroque et des traditions venues d’ailleurs lointains, comme ces hommes, ces femmes et ces enfants qui traversent le monde à la recherche d'un endroit en paix.

Jusqu’au 17 juin. Lundi au vendredi, 10 h 30-12 h et 13 h 30-17 h. Château d’Assas, 11 rue des Barris, Le Vigan. Entrée libre. 04 99 64 26 62.



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