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Le Vigan : l'autre espace-temps de Marie-Dominique Guibal au château d'Assas

La plasticienne Marie-Dominique Guibal présente "Eight days a week" au château d'Assas, au Vigan dans le Gard.

Quand elle a intitulé son exposition au château d’Assas, au Vigan, Eight days a week (Huit jours par semaine), Marie-Dominique Guibal n’a pas immédiatement pensé à la chanson des Beatles. Il y a quelques années, elle avait déjà fait une série de petits dessins nommés ainsi. « C’est revenu récemment, au début du confinement, cette idée d’ouvre un autre espace, un autre temps qui n’existe pas », sourit l’artiste. Ce huitième jour, c’est l’espace de la création, c’est ce que propose une exposition. On oublie les limites, on propose un univers parallèle à l’écart du monde. Ce huitième jour symbolise à la fois le beaucoup et le jamais assez, face auquel Marie-Dominique Guibal propose une déambulation poétique, où le temps est suspendu.

L’installation qui donne son nom à l’exposition est née justement pendant le confinement, quand un étrange plant de sauge sclarée s’est mis à fleurir dans son jardin. Pendant trois mois et demi, tous les matins, à la même heure dans une lumière incertaine, Marie-Dominique Guibal a pris des photos, de cette naissance, de cet épanouissement, puis de cette lente disparition.

Au plus près, elle saisit un détail net dans un univers flou. Dans une épure méditative, se dessinent des sculptures, des insectes, des paysages, des taffetas, en vert, en gris, en rose, en marron. L’ensemble baigne dans une atmosphère sonore, faite de bruits de nature, de sons fournis par le saxophoniste Robin Fincker, le tout assemblé par Suzanne Durand. Le visiteur est enveloppé également de grandes laies de papiers blancs, qui ne cachent pas le château mais protègent le spectateur, le mettent à l'écart.

Passant d’une discipline à l’autre, Marie-Dominique Guibal travaille autour du trait, de la ligne et de la couleur. Cette beauté étrange, cet émerveillement, Marie-Dominique Guibal les a trouvés également sur le chantier du tramway d’Orléans, qu’elle a photographié pendant des années, souvent dans des lumières nocturnes. Elle en souligne la géométrie, les couleurs franches, les signaux.

L’artiste, installée à Monoblet dans les Cévennes, a travaillé avec Fernand Deligny et s’intéresse aussi aux lignes de circulation, aux cheminements, à la marche. Aux piquets de chantier, peint avec un rouge qui bave, elle ajoute les siens, peints avec « les cinq couleurs, avec lesquelles on peut faire toute les couleurs ». Ce vocabulaire minimaliste revient souvent dans son travail, notamment avec les rondins de bois peints en blanc, noir, bleu, rouge et jaune qui évoquent les paysages de son enfance, ces poteaux verticaux dessinant des géométries dans une Beauce aux horizons démesurément horizontaux. « On reste marqué par les signes graphiques des paysages de son enfance », poursuit l’artiste, qui dispose aussi les poteaux dans des cubes de métal, « qui cadrent sans fermer ».

Rejoignant l’installation Eight days a week, le travail réalisé lors d’une résidence au long cours avec les dentellières de Tulle évoque aussi la nature. Car la ligne n’est pas forcément géométrique, elle peut aussi redessiner sans cesse le vivant, comme ses feuilles de figuier, tracées à la peinture fluo et éclairées à la lumière noire.


Jusqu’au 3 décembre. Lundi au vendredi, 10 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h. Château d’Assas, 11rue des Barris, Le Vigan. Entrée libre. 04 99 64 26 62.


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