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Nîmes : Léo Fourdrinier enchante le CACN avec ses rêveries autour de l'Antiquité et des étoiles

Le CACN, Centre d'art contemporain, s'installe dans le quartier de Pissevin à Nîmes et propose une magnifique exposition inaugurale de Léo Fourdrinier.

Le beau titre de l’exposition de Léo Fourdrinier qui ouvre le nouveau Centre d’art contemporain de Nîmes dans le quartier populaire de Pissevin est un vers de Paul Eluard, qui accompagne l’artiste depuis longtemps. Avec les mots « la lune dans un œil et le soleil dans l’autre », Léo Fourdrinier souhaite montrer les deux thématiques qui orientent son travail : « l’influence de l’archéologie et du patrimoine antique omniprésent à Nîmes », où il a grandi même s'il vit aujourd'hui à Toulon et une « recherche sur les vibrations des étoiles », fruit d’un travail au long cours avec l’astrophysicien Arthur Le Saux, spécialiste des étoiles déprimées, des astres anciens présentant des oscillations anormales.

A partir de là, avec 27 oeuvres, dont 20 produites spécialement pour l'exposition, le plasticien tisse des fils narratifs, construit un parcours évoquant « le passage du temps », un cycle « où la fin peut être le début » et inversément. Son esthétique et ses références mêlent l’antique et la science-fiction, la naturel et le mécanique... Leo Fourdrinier ouvre son exposition par la Promesse du soleil, un néon et un masque moulé à partir d’une statue, enfermant un scarabée, symbole solaire dans l’ancienne Egypte. En fin de parcours, l’artiste présente une vidéo géniale et délirante, Don’t cry baby, it’s a movie (Pleure pas chéri, c’est un film), caricature des théories complotistes où une reptilo-humanoïde livre un tutoriel de maquillage, expliquant comment son peuple parvient à se dissimuler dans les sociétés humaines, tout en dissertant sur les membres manquants des statues antiques.

Entre les deux, Léo Fourdrinier promène les visiteurs dans une rêverie où la mémoire floue s’enferme dans les sculptures de la série Fast Past (Passé rapide). Dans le sol, il incruste un smartphone où tourne en boucle la vidéo d'une jeune danseuse, comme un apesanteur dans une discothèque. L’équilibre est toujours fragile dans les sculptures de Léo Fourdrinier, tout comme le mystère omniprésent dans ses photos tirées sur aluminium.

Avec Simplexity (Simplixité, une manière simple d'expliquer des choses compliquées), il pose sur une stèle démesurée un moulage de son bras, prolongée par un câble de téléphone tenant un œuf. Tout peut s’écrouler, c’est la vie. C’est aussi la vie qui permet l’Amour, que Léo Fourdrinier présente avec le moulage de deux têtes antiques identiques, posées l’une sur l’autre, avec des plantes jaillissant de leurs yeux pour chercher la lumière.

Les jeux d’assemblage métamorphosant le corps humain à la manière de Mark Manders sont omniprésents dans le travail de l’artiste, qui explore à la fois la condensation du sens et sa fragmentation. Tout va disparaître, comme la tête broyée de sa Venus de Milo, dont la poussière conservée dans un cube. Mais tout peut aussi se dilater, devenir vertigineux comme dans The Sleeper, où Léo Fourdrinier présente son autoportrait silencieux, posé sur le châssis d’un scooter. Une sphère de pierre évoque à la fois le rêve et la pensée. Une forme pointue comme une aiguille, prolonge la statue qui s’insère dans le réel avec fragilité.

Jusqu’au 19 février 2022. Mardi au samedi, 11 h à 18 h. CACN, 4 place Roger-Bastide, Nîmes. Gratuit. 09 83 08 37 44.

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