Nîmes : les mondes sédimentés de Léo Schweiger et Thomas Gasquet
Anciens élèves à l'école des Beaux-arts de Nîmes, Léo Schweiger et Thomas Gasquet présentent l'exposition "Forms of vacuity" à Carré d'art, une variation artistique et géologique.
Les deux univers dialoguent avec une telle évidence, que les œuvres se confondent presque. Thomas Gasquet est peintre, Léo Schweiger est sculpteur. Tous deux sont diplômés de l’école des Beaux-arts de Nîmes et invités à exposer à Carré d’art pour l’été. Avec “Forms of Vacuity”, ils présentent à la fois des œuvres personnelles et des créations collectives, où il est question de fragments, de vestiges, de traces qui dessinent un monde incertain, qui s’efface, se désagrège, se répète, s’effondre.
Dans l’une de ses sculptures, Léo Schweiger part d’un morceau de basalte, un bloc qui se brise mais qui de moulage en moulage, persiste sous une autre forme. La pierre se mélange au plâtre, le vrai au faux, la mémoire à la recréation. « Il se détruit, mais est conservé par le geste de la sculpture », explique l’artiste. D’un chantier, où il travaille aussi comme maçon, Léo Schweiger a récupéré l’encadrement d’une ancienne fenêtre pour l’encadrer et la transformer en sculpture à la présence physique impressionnante.
Thomas Gasquet s’exprime sur des tableaux blancs effaçables, en mélangeant les techniques, le feutre et la peinture. Les formes évoquent la cartographie, « un autre rapport au paysage que j’aime beaucoup », selon le plasticien. On voit aussi des nuées, des explosions fragiles, quelque chose de très instantané, de fragile, de très gestuel prêt à disparaître.
Ensemble, Léo Schweiger et Thomas Gasquet qui s’intéressent à la sédimentation, à l’archéologie, à la façon dont un matériau peut glisser d’un contexte à l’autre. Dans une œuvre réalisée ensemble, ils entrecroisent leurs techniques et leurs problématiques. À partir « d’une trame, une forme très simple, organique », tracée sur le mur et « interprétée par un robot », des petits modules de plâtre, moulés avec des Lego®, viennent jouer avec la répétition, la standardisation, les chevauchements, traçant un monde mystérieux, abstrait et parasité, fait de détails, de ruines minuscules mais qui semblent en expansion.
Jusqu'au 23 septembre. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Galerie Foster, Carré d'art, place de la Maison Carrée, Nîmes. Entrée libre. 04 66 76 35 03.
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