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Nîmes : Albert Eloy-Vincent, artiste aux multiples facettes

Le musée des Beaux-arts de Nîmes propose de redécouvrir l'oeuvre du peintre et caricaturiste Albert Eloy-Vincent

C’est une vie et une œuvre pleine de rebondissements que raconte la nouvelle exposition du musée des Beaux-arts de Nîmes, consacrée à Eloy-Vincent, notamment à partir des recherches de Raymond Huard. Né à Montpellier en 1868, l'artiste a été l’une des grandes personnalités du monde culturel nîmois de la première moitié du XXe siècle.

Eloy-Vincent grandit dans une famille modeste, comme il le raconte dans La Légende natale. Son père l’inscrit très jeune aux Beaux-arts et il se montre suffisamment doué pour rejoindre l’école de Paris où il intègre l’atelier de son compatriote Alexandre Cabanel.

Pendant plusieurs années, il fait des allers-retours entre le Sud et la capitale, passe de l’écriture à la caricature, intégrant le journal satirique Le Rire ou chroniquant les spectacles et les mariages de la bonne société montpelliéraine dans Le Midi Mondain. Mais ce qui le fait passer à la postérité, c’est son activité pour La Serre Parlementaire, où son principal sujet est alors Jean Jaurès, « le plus grand orateur que nos temps aient connu», qui avait, selon lui, « des silences d’une douceur incomparable ou d’une saisissante vigueur ». Cette activité prend fin en 1914 avec la mort du grand homme et le début de la guerre.

Nouveau retour dans le Sud, cette fois à Alès. C’est l’une des parties les plus émouvantes de l’exposition, avec les journaux qu’Eloy-Vincent rédige à la main et dessine, pour soutenir l’effort de guerre, saluant le rôle des femmes, le travail dans les ateliers. «Oui les femmes sont aux armées, écrit-il, avec leur cœur aimant, avec leur vigilance, avec leur divine confiance, avec les plus pures et les plus respectables armes ».

La fin de la Première Guerre mondiale marque un nouveau virage. Eloy-Vincent est nommé à la direction de l’école des Beaux-arts de Nîmes, fonction associée à l'époque à la conservation du musée de peinture. Installé depuis peu dans ses murs actuels, le musée s’accroît dans ces années-là, notamment grâce à la donation Bouzanquet.

Il enseigne et continue à dessiner. Les nombreuses feuilles d’Eloy-Vincent montrent un artiste délicat, qui aime les grands ciels, le mistral et la garrigue. Préférant l’encre bleue ou verte au noir de l’encre de Chine, il crée des ombres lumineuses dans des paysages qui témoignent d’idées déjà écologistes.

Au-delà, Eloy-Vincent s’engage dans la vie intellectuelle locale, participe à la création de l'Ecole antique, rejoint l’Académie de Nîmes, se lie d’amitié avec Henri Bauquier, créateur du musée du Vieux Nîmes, participe à la création de l’école antique… Artiste aux talents variés, il illustre également deux fables de Bigot avec des huiles destinées à la mairie ou une affiche publicitaire pour le PLM. Mais franc-maçon et fidèle républicain, il est limogé par le régime de Vichy. Réinstallé à la Libération, il meurt peu de temps après, laissant une trace indélébile dans l’histoire intellectuelle de la ville.

Jusqu'au 20 mars. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Musée des Beaux-arts, rue Cité-Foulc, Nîmes. 5 €, 3 €. 04 66 76 71 82.




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