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Nîmes : avec humour, Mazaccio & Drowilal détournent les codes de la société du spectacle

Le duo Mazaccio & Drowilal présentent une série d'oeuvres interrogeant le foisonnement des images dans la société contemporaine.

Élise Mazac et Robert Drowilal, alias Mazaccio & Drowilal, ont grandi au milieu d’une culture visuelle polymorphe, une profusion « qui façonne nos visions du monde » de multiples façons. Avec les œuvres qu’ils présentent au Centre d’art contemporain de Nîmes, ces adeptes des collages numériques donnent à voir un univers « où les transformations technologiques » ont modifié nos perceptions du réel.

Publicités, photos documentaires, peintures et "mèmes", ces images virales sur internet, se mélangent dans une forme de « déhiérarchisation » qu'ils regardent et donnent à voir avec distance, entre citations et détournements. Cela remet en cause le statut de l’auteur sans que l’observateur puisse percevoir vraiment tout le sens de ce qu’il a sous les yeux. S'agit-il d'une image recadrée, d'une mise en scène, d'une vérité et de quelle vérité ?


C’est dans cet univers que Mazaccio & Drowilal composent des séries, à partir de juxtapositions, de détournements, de confrontations, pour ce qu’ils appellent des « paraphotos ». Pour l’exposition "Laisse à désirer", ils ne présentent pas des séries, mais ont préféré se promener dans une décennie de création pour piocher des œuvres autour de la notion de double, omniprésent dans leur recherche. L’accrochage s’accompagne de peintures murales, avec des mots autour de la notion d’avant et d’après, empruntés aux magazines people.

Au fil de l’accrochage, reviennent régulièrement des pièces issues de la série récente Iconology, composée comme des superpositions, sur le principe d’un « tinder visuel » où les rapprochements s'opèrent de façon esthétique ou en fonction des significations. Les fresques de Michel-Ange côtoient les stars hollywoodiennes ou les acteurs de la nouvelle économie, traitées comme les marchandises qui passent d’un continent à l’autre. Elles sont d'ailleurs emballées dans un film plastique, la signature du duo apparaît sur du ruban adhésif comme s’il s’agissait d’un colis commandé sur internet. Quelques touches de peinture viennent donner un peu de vie.

Mais Mazaccio & Drowilal savent bien que la signature et l’identité d’un artiste peuvent aussi devenir une marque ou un produit. Avec un art très fin de l’observation, ils piochent un peu partout pour interroger les regards, dévoiler ce qui se cache derrière la société du spectacle. Dans la série Paparazzi, ils accumulent les images archétypales de stars dans des positions qui reviennent sans cesse, jouant au golf, posant à côté de leur statue de cire, faisant leurs courses ou posant pour un selfie.

Pour la série Babies, Élise Mazac prend dans ses bras des petits Jésus issus de tableaux de la Renaissance. Avec Identikit, elle pose à côté d’images lui ressemblant. Des maillots de foot portent le nom de grandes institutions culturelles, avec les logos de leurs sponsors, pardon de leurs mécènes. Car il y a aussi beaucoup de dérision, d’ironie, de parodie, d’humour dans cet art dont ils parlent sérieusement. « Mais si tu expliques une blague, c’est moins marrant… »

Jusqu’au 4 juin. Mardi au samedi, 11 h-18 h. CACN, 4 place Roger-Bastide, Nîmes. Entrée libre. 09 83 08 37 44.


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