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Nîmes : de New York à Saint-Nazaire, des portraits de villes par le geste

A Carré d'art à Nîmes, deux installations vidéos de la chorégraphe Emmanuelle Huynh et du vidéaste Jocelyn Cottencin, inspirées par New York et Saint-Nazaire.

Le public nîmois connaît la danseuse et chorégraphe Emmanuelle Huynh, longtemps artiste associée au théâtre de Nîmes. C’est avec un tout autre projet qu’elle est de retour au musée d'art contemporain Carré d'art, associée à Jocelyn Cottencin, venu lui des arts visuels. Depuis 2014, les artistes se sont lancés dans des portraits en mouvement de villes, un travail au long cours, qui donne naissance à deux installations vidéos consacrées à New York et au port de Saint-Nazaire. Ils ont désormais de nouveaux projets, notamment au Brésil.

Le titre magnifique et énigmatique de l’exposition “De vertical, devenir horizontal, étale” dit bien le trouble dans la perception des espaces que proposent Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin. Dans A Taxi driver, an Architect and the High Line, consacré à New York, la balade se présente de façon panoramique avec trois écrans et une lampe de chantier. Les images parcourent le Queens, Brooklyn, Manhattan ou surtout la High Line, le long de l’Hudson River, guidées par un architecte et un chauffeur de taxi qui ont vu évoluer leur ville, de plus en plus gentrifiée.

Filmer New York est toujours délicat, tant la ville immédiatement reconnaissable charrie une longue mythologie, notamment issue du cinéma d'artistes aussi différents que Woody Allen ou Martin Scorsese, du rock ou de la pop culture. Les artistes prennent des sentiers détournés, filment les ouvriers et les chantiers, les flux des passants et des voitures. Et au milieu, Emmanuelle Huynh et quelques performeurs dansent.

Toujours à contretemps de la frénésie, ils se mélangent noyés à la foule, ils s’insèrent discrètement. Par le geste, sur les quais ou les trottoirs, ils donnent à voir une autre ville, un autre espace public.

À Saint-Nazaire aussi, près de Nantes, le paysage est puissant, avec les gigantesques chantiers navals. Avec Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes, les artistes filment une journée dans ce port, forteresse ouvrière à la croisée des mondes, avec le même mélange entre images poétiques, plans documentaires et scènes dansées. À l’inverse du bouillonnement de New York, l’ambiance est ici plus contemplative, alternant les paysages naturels et les décors industriels.

Les gestes sont ici plus énergiques, développant un esprit collectif, une solidarité, une construction commune. Le visiteur placé au centre de la pièce est immergé dans cette ambiance, avec quatre écrans l’enveloppant, traçant chacun sa propre perspective.

Le parcours se poursuit avec des images sérigraphiées par Jocelyn Cottencin, capturant des gestes, des instants, des traces de l’aventure new yorkaise. Du voyage à Saint-Nazaire, les artistes ont ramené aussi des Diplomates, bois flottés ramassés dans la Loire, étranges présences qui rappellent aussi la nature et ses flux puissants dans cet environnement industriel.


Jusqu'au 13 mars 2022. Mardi au vendredi, 10 h-18 h ; samedi et dimanche, 10 h-18 h 30. Carré d'art, place de la Maison-Carrée, Nîmes. 8 €, 6 €. 04 66 76 35 70.



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