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Nîmes : découverte de la civilisation méconnue des Etrusques au musée de la Romanité

Le musée de la Romanité à Nîmes propose de découvrir la civilisation étrusque, qui a dominé la péninsule italique avant l'Empire romain.

Les mystères qui demeurent autour de la civilisation étrusque sont finalement assez minces. Malgré la faiblesse des sources écrites, les découvertes archéologiques permettent désormais de s’approcher de ces premiers italiques, qui ont dominé la péninsule, avant la domination romaine. L’exposition que lui consacre cet été le musée de la Romanité à Nîmes permet de traverser tout le premier millénaire avant Jésus-Christ.

La présentation s’ouvre par des objets montrant que dès l’âge de fer, les Étrusques, peuple de marins, ont de nombreux contacts avec l’extérieur, avec les Phéniciens, la Sardaigne, puis les Grecs et tout le bassin méditerranéen. Une grande partie de céramiques helléniques arrivent en Etrurie, d’où partent des amphores de vin. Les Étrusques s’étendent vers le sud de la France, la plaine orientale de la Corse, la péninsule ibérique… Parmi les objets qui voyagent, se trouvent notamment des “canthares”, magnifiques vases à boire aux formes dépouillées, aux longues anses verticales, dans une céramique noire très typique des Etrusques.

Au cœur de l’exposition, la présentation de la vie quotidienne dévoile une civilisation pleine de raffinement, où les femmes tiennent une place particulière, participant notamment lors des banquets et des symposiums, moments essentiels de la sociabilité étrusque. Cela étonnait d'ailleurs les contemporains des Étrusques… La vaisselle, les bijoux, les objets de toilette ou les armes témoignent d’un artisanat et d’un art déjà très développé, dès le VIIIe siècle avant Jésus-Christ, notamment grâce à des échanges avec la Méditerranée orientale.

Le sacré tient aussi une place fondamentale chez les Étrusques. « Ils étaient considérés comme le peuple le plus religieux de l’Antiquité », rappelle Carlotta Cianferoni, du musée archéologique de Florence, l’une des commissaires de l’exposition. « Ils étaient convaincus que le monde entier était lié aux divinités », poursuit l’historienne, ce qui suppose d’interpréter les signes, en observant la foudre, le vol des oiseaux ou les entrailles des animaux. Haruspices et augures tiennent un rôle particulier dans ces étranges lectures. Une statue votive filiforme, Ombra della sera, découverte à Volterra, haute silhouette longiligne et épurée étonne par sa modernité. Elle a été une source d'inspiration pour Giacometti et plusieurs artistes modernes.

La plupart du mobilier archéologique a été découvert dans des tombes, ce qui permet de bien connaître les rituels funéraires et ses évolutions. Les premières urnes sont en forme de cabanes, puis apparaissent des urnes biconiques aux motifs géométriques, coiffées de casques pour les hommes, de coupes pour les femmes. Les cendres sont ensuite inhumées dans des canopes, aux couvercles représentant de façon symboliques les défunts, puis dans des urnes en albâtre à la décoration précieuse, présentant le voyage vers l’au-delà.

L’exposition s’achève par l’héritage étrusque dans la civilisation romaine. « Du IVe au Ier siècles, les Etrusques ont côtoyé les Latins et les deux cultures se sont influencées », poursuit Federica Sacchetti, étruscologue du CNRS. Et cela va bien au-delà des échanges de marchandises. On le voit avec les statues en terre cuite du fronton du temple de Luni, l’iconographie de dieux comme Bacchus ou des symboles du pouvoir comme les faisceaux ou la chaise curule.


Jusqu'au 23 octobre 2022. Tous les jours, 10 h-19 h. Musée de la Romanité, 16 boulevard des Arènes, Nîmes. 12 €, - 17 ans 6 €, - 6 ans gratuit. 04 48 21 02 10.


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