Nîmes : Jean Laube, la peinture, la ligne et le volume à La Vigie

Carte blanche "No limit" consacrée à Jean Laube à la galerie La Vigie à Nîmes.

Après une première exposition collective il y a 20 ans, Jean Laube est de retour à la galerie La Vigie à Nîmes, investissant cette fois l’intégralité de l’espace. L’artiste travaille la peinture « sous différentes formes, des tableaux, des objets, des reliefs... » Il présente ici une série d’œuvres récentes, avec un accrochage jouant avec les espaces.

Dès le départ, Jean Laube présente une série au long cours. L’artiste trace un trait de peinture sur de l’isorel, un geste simple et à l’échelle humaine. Puis, il découpe la trace, la plie pour un créer un volume, la noue d’un fil pour lui donner une présence au mur. Il y a des imperfections dans le tracé, comme dans la découpe « qui est une autre façon de dessiner ». Avec cette même technique, Jean Laube présente des variations, certaines lignes droites, des courbes, des angles, des formes qui se complexifient, qui s’épurent.

Parfois, l’objet semble retrouver son origine, le bois même. Jean Laube présente d’ailleurs une série de bâtons peints. Pendant le confinement, il a créé trois séries, Avril, Mai et Juin. Collectant des branches, au gré des balades autorisés, il les transforme en support de peinture. Dans ce journal, il y a aussi de l’humour. Jean Laube applique « quelque chose de très artificiel sur quelque chose de naturel » et parfois, « le bois mort redevient vert ». Mais dans cet artifice, Jean Laube aime les illusions qui sont à la fois « efficaces et faciles à démonter » d’un regard. Ainsi, il peint des séries de caissons comme des alvéoles sur des papiers transparents, jouant avec le motif et les profondeurs. Sur des panneaux d’isorel, il s’inspire des motifs décoratifs en pointe de diamant, pour les détourner, les déformer, prenant une trame répétitive et géométrique pour lui offrir de la vibration grâce au clair obscur et au geste à main levée.