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Nîmes : José Lamarca, en studio avec Camarón de la Isla et Paco de Lucía

L'Argentin José Lamarca présente une série de photos de Camarón de la Isla et Paco de Lucía au musée des Cultures taurines à Nîmes.

C’est une page d’histoire du flamenco qui reprend vie grâce aux photos de José Lamarca, exposées au musée des Cultures taurines à Nîmes dans le cadre du Festival Flamenco, qui fêtait cette année ses 30 ans. Dans les années 1970, il rencontre Camarón de la Isla, qui devient rapidement la star du flamenco, un révolutionnaire, un magicien accompagné dans son aventure artistique par un guitariste devenu également légendaire, Paco de Lucía. L'artiste est resté dans les mémoires pour sa musique, mais aussi pour ses frasques, pour la façon dont il a symbolisé une époque, les mutations d'une société.

Pendant une décennie jusqu'à l'album La Leyenda del tiempo en 1979, José Lamarca va accompagner le duo mythique, réalisant pour les artistes des photos pour leurs pochettes de disque ou leurs affiches. D’origine argentine, aujourd’hui âgé de 80 ans, l’artiste garde intacte la mémoire de ces années.

« Camarón paraissait timide, mais ne l’était pas du tout. C’était très facile de travailler avec lui, il savait très bien poser, toujours de façon élégante, très gitane, se souvient José Lamarca. C’était un électron libre, il cherchait toujours la perfection ». L’une des séries le montre blouson en cuir, tel une rock star. « C’est une photo qui a fait la une du magazine Rolling Stone en Espagne. C’est le numéro qui s’est le plus vendu dans le pays. Les gitans en achetaient des piles », s’amuse le photographe. 

Avec Paco de Lucía, les choses étaient différentes. Le musicien semble toujours plus sérieux. « Dès que je voulais prendre une photo, il préférait être avec sa guitare. C’était un moyen de se protéger », explique José Lamarca, qui conserve une grande quantité d’images de cette période.

« Chaque fois qu’il fallait une photo pour une affiche, on faisait une trentaine de photos. Mais il n’y en avait qu’une qui était utilisée », explique le photographe, qui a conservé de multiples images de ces sessions historiques. José Lamarca a conçu son exposition pour montrer ce qu’il y avait à côté de ces images officielles. Les photos sont présentées par quatre, chaque fois issues d’une même pellicule, pour raconter une histoire, un moment.

Pour José Lamarca, la sélection permet de montrer le dialogue incessant qui existait entre les deux artistes. Dans l’intimité des studios, ils ont travaillé sans cesse. « Toujours dans une ambiance très calme, relâchée, sans pression », s’amuse José Lamarca, avec une explication claire : « la marijuana ». La complicité entre les deux artistes est évidente, elle se voit dans les manières désinvoltes de Camarón comme dans l’attitude concentrée de Paco. « C’était une relation fantastique », poursuit José Lamarca, qui se souvient avec émotion de l’investissement de Paco de Lucía pour l’enregistrement de Potro de rabia y mie", le dernier disque de Camarón, déjà très malade. « Il était à bout de souffle, il a fallu beaucoup de sessions ». Mais Paco s'est obstiné pour donner naissance à ce dernier opus passé aussi à la postérité, dont pochette la pochette n'est pas illustrée par une photo de Lamarca, mais pas une toile de Miquel Barceló.

Jusqu’au 2 février. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Musée des Cultures taurines, 6 rue Alexandre-Ducros, Nîmes. 5 €, 3 €. 04 30 06 77 07.


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