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Nîmes : la saga de la famille Godebski au musée des Beaux-arts

Le musée des Beaux-arts de Nîmes rend hommage à la famille d'artistes Godebski.

Quand dans une famille, un enfant veut devenir artiste, ce n’est pas forcément bien vu. Chez les Godebski, c’est l’inverse qui est louche ! Et ça fait plusieurs générations que ça dure... Le musée des Beaux-arts de Nîmes revient sur cette incroyable saga depuis Cyprien, sculpteur académique qui s’était offert une carrière de marbre à Carrare. Connu notamment pour sa "Notre-Dame-des-Réfugiés" à la Pointe-du-Raz, il est le père de Misia, dont le parcours symbolise l’idée même de saga.


Sa naissance déjà : sa mère apprend que son père est infidèle, elle va frapper à la porte des amants, les découvre ensemble, elle accouche et meurt immédiatement après ! Le père épouse la maîtresse, la jeune Misia est promenée un temps, puis part en pension. Mais chez son père, elle est repérée par Franz Lizst qui la trouve douée pour le piano et elle poursuit son apprentissage aux côtés du jeune Ravel. Sortie du couvent, elle s’enfuit, part un temps à Londres puis retrouve Paris où elle épouse Thadée Natanson, le fondateur de la "Revue Blanche".

Dans un monde intellectuel en ébullition, elle fréquente les peintres, les musiciens et les écrivains. Elle reçoit Bonnard, Vuillard, Renoir ou Toulouse-Lautrec, qui la peignent amoureusement. Après un troisième mariage avec le peintre José Maria Sert, il fait la connaissance de Serge Diaghilev, devient mécène des Ballets russes, met en contact Ravel et Stravinski avec le chorégraphe, sert de modèle à Proust pour le personnage de madame Verdurin dans La Recherche. Elle finit un peu seule, entourée notamment de Jean Cocteau ou de Coco Chanel. Aujourd’hui, le destin de Misia Sert est représenté sur scène à Broadway. Le musée de Nîmes reconstitue son salon, comme une plongée dans un tableau nabi, pour raconter cette histoire avec de nombreuses photos de l'époque.

Sans enfants, Misia était très proche de ses neveux, Jean et Marie-Thérèse à qui est dédiée "Ma mère l’oye" de Maurice Ravel. C'est par Jean que l'histoire de la famille rejoint celle de Nîmes. Ami de Jean Hugo, il prend l'habitude de fréquenter la Camargue. Il s'installe au mas de la Marine près de Bellegarde avec ses six enfants, se passionne pour les gardians, dessine la revanche de toros sur les matadors ou peint de grands paysages de Camargue, dans des compositions dépouillées et des couleurs diaphanes.

Dans les années 60, son fils François se passionne pour le plastique et la modernité. Avec une esthétique proche des Nouveaux Réaliste, le faux dilettante se lance dans des œuvres en résine polie, brillante et transparente comme du verre, insère à l'intérieur des mécanismes et des pièces électroniques. Il crée sans arrêt, notamment la "Nymphe de la Fontaine", taillée dans un arbre du quai de la Fontaine. Moins connue, sa soeur Ariel est également céramiste.

L'exposition se poursuit avec les enfants de François. Cyprien récupère des cartons, des affiches, des publicités qu'il découpe, colle, déchire créant un univers inspiré par la bande dessinée. Yash travaille les lumières, les perspectives, les cadrages cinématographiques pour des œuvres urbaines ou des apéros, des siestes baignées de soleil. Misia (les prénoms se transmettent à travers les générations) crée des costumes à Londres, elle présente une impressionnante robe cinétique. Emma, seule peintre abstraite de la famille, s'intéresse à la couleur, aux pigments avec des oeuvres où elle racle la peinture pour jouer avec les transparences dans des oeuvres minimales et méditatives.

Enfin l'exposition s'achève par une jolie surprise. Jean-Baptiste Pellerin, photographe de mode, est aussi apparenté à la famille Godebski. Il a développé le projet personnel #Backtothestreet, une série de portraits pris dans la rue, qui y retournent ensuite, collés sous verre sur les murs, parcelles d'humanité colorée perdues dans l'immensité de la ville.

Jusqu'au 30 octobre. Mardi au vendredi, 10 h-18 h. Samedi et dimanche, 10 h-18 h 30. Musée des Beaux-arts, rue Cité-Foulc, Nîmes. 5 €, 3 €. 04 66 76 71 82.



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