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Nîmes : le tarot trans de Zaida Gonzales Rios à la galerie NegPos

Une variation queer autour du tarot par la photographe Zaida Gonzales Rios à la galerie Negpos à Nîmes.

Avec ses photos, la Chilienne Zaida Gonzalez Rios aime explorer les marges de la société, pas de façon trash, mais au contraire avec une joie festive, toujours pleine d'humanité. À la galerie NegPos à Nîmes, elle présente sa dernière série "El Juicio Final : Tarot Trans", où elle s’empare des arcanes du tarot pour donner une vision plurielle du monde et du genre humain.

« C’est un objet populaire, reconnu par tout le monde », explique l’artiste, qui s’intéresse aussi « à la symbolique magique, à ce qui est caché ». À l’intérieur de ce cadre, Zaida Gonzalez Rios se glisse, avec humour. Elle travaille avec les personnes à part, singulières, toute une frange de la population exclue et souvent stigmatisée, « des noirs descendants d’esclaves, des transgenres, des travestis, des homosexuels, des grosses, des vieux, des albinos, des handicapés ». Presque tous sont des amis de l’artiste.

Toujours avec respect, souvent avec tendresse, elle les fait poser pour réinterpréter les vingt-deux arcanes, dans des poses à la fois théâtrales et évoquant les tableaux religieux. Pour chaque carte, la scène se construit dans un dialogue entre le sens traditionnel et la relation avec la personne. Ainsi naît une composition plus ou moins osée, mais célébrant toujours des valeurs essentielles, la liberté et la dignité. Il y a le diable, le bateleur, la force, la roue, le fou ou le soleil. Certains sont nus, d'autres habillés, tous s'affirment dans leur singularité. Quelques lignes donnent le sens de la carte, à interpréter (ou pas) dans l’image…

Collées à même le mur de la galerie, comme des posters dans une chambre d’adolescent rêvant d’émancipation, les images répondent à une esthétique, elle aussi, singulière. Par sa technique, Zaida Gonzales Rios crée un monde totalement hors du temps. Elle photographie en noir et blanc, puis elle pose ses couleurs avec un travail de peinture, d'aplats colorés. « C’est la partie qui me plaît le plus dans le processus créatif, le choix des couleurs », explique Zaida Gonzales Rios, qui limite sa gamme chromatique à quelques tonalités franches.

Cela renvoie aux photographies populaires du début du XXe siècle. En sortant de tout contexte temporel, Zaida Gonzalez Rios montre aussi que depuis toujours, les hommes et les femmes se posent des questions sur l’identité. L’artiste s’empare, avec ses pinceaux, de l’esthétique populaire latino-américaine, celle des autels domestiques que les femmes fabriquent chez elles, tout un monde bariolé, poétique et étrange dont elle se nourrit et qu'elle transmet avec bonheur.

Jusqu’au 24 avril. Lundi au vendredi, 10 h-19 h et sur rendez-vous. NegPos, 1 cours Nemausus, Nîmes. Entrée libre. 09 75 20 95 89.


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