Nîmes : sur la piste de son grand-père, Marie Mons découvre sa créolité
Un projet très personnel de la photographe Marie Mons à découvrir à la galerie Negpos à Nîmes.
Quand on part à la recherche de ses origines, l’important est-il ce que l’on trouve ou le chemin parcouru ? Avec son projet “Un sourire à Case-Pilote”, la photographie Marie Mons est partie sur les traces d’un grand-père martiniquais, mort quand elle était adolescente. Le résultat de ce projet est long cours, présenté à la galerie NegPos à Nîmes est le fruit de quatre séjours sur place, quatre « expériences aux résonances totalement différentes ».
La première fois, elle était enceinte de sa fille, elle avait besoin de comprendre certaines choses « au moment de construire une famille ». Elle y est ensuite retournée seule, à la découverte des cultures antillaises et notamment du carnaval, « un moment de ruptures avec les conventions et l’ordre établi ». Puis elle a séjourné sur place avec sa mère et sa fille et enfin, une quatrième fois, plus longtemps pour une résidence de création dans le cadre des Ateliers Médicis.
Curieux personnage que ce grand-père, qui a reconnu sept enfants de cinq femmes différentes. Après une carte postale souvenir de Case-Pilote, le village de pêcheur où il est né, Marie Mons en montre un portrait, en photomaton, envoyé à l’une de ses femmes. À côté, elle présente un autoportrait, égarée dans un monde à découvrir, un univers luxuriant, la tête regardant un peu derrière elle. Avec une incroyable densité et un accrochage précieux, l’artiste mélange des récits, les photos de la nature tropicale, les lieux de mémoire, des autoportraits, des souvenirs, de la joie de vivre et de la poussière, des allusions à l’histoire de l’esclavage. Toujours avec des images où l’actualité reste à l’écart. « Sur une île, on flotte toujours un peu », sourit-elle…
Au fil de l’expérience, de l'introspection, elle s’interroge sur ce qu’elle est venue chercher. Elle traverse « des moments porteurs et d’autres plus chaotiques ». L'histoire de son grand-père se dérobe, mais Marie se confronte à sa propre identité. « Le plus important, c’est de savoir d’où je venais, ce que c’est que d’être caribéenne, ce qu’étaient pour moi la Martinique, la créolité, le métissage ».
Exposition prolongée jusqu'au 6 juin. Lundi au vendredi, 11 h-18h ou sur rdv. Negpos Fotoloft, 1 cours Nemausus, Nîmes. Entrée libre. 09 75 20 95 89.
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