Nîmes : voyage à travers les villes de l'Empire au musée de la Romanité
Le musée de la Romanité à Nîmes propose un voyage dans les villes antiques grâce aux relevés numériques de l'Icomen.
Un gigantesque bond dans le passé ! C’est ce que propose le musée de la Romanité à Nîmes avec l’exposition “Bâtir un Empire”, à la fois sobre et spectaculaire. Aucune œuvre, mais un grand départ virtuel ! La présentation rassemble les images des sites antiques romains numérisés par la start-up Icomen.
Pour l'Icomen, ce travail de numérisation en 3D a une mission en terme de conservation. Comme l'indique la société sur son site internet, « le patrimoine mondial est en danger. Le pillage, l’urbanisation, les conflits armés et le changement climatique endommagent et détruisent des sites irremplaçables où des cultures ont émergé, des langues se sont développées, des civilisations ont prospéré. Ces sites patrimoniaux mis en péril incarnent l’incroyable diversité culturelle de l’humanité. Il est essentiel que nous les documentions et les préservions maintenant. La mission d’Iconem est de contribuer à la conservation de ces endroits menacés en les numérisant pour l’exploration et l’étude, aujourd’hui et demain. Notre équipe expérimentée travaille à travers le monde, associant la capacité de scan à grande échelle des drones et le photoréalisme de la 3D afin de réaliser des doubles numériques des sites les plus précieux, afin d’assurer leur transmission aux générations futures et leur défense aujourd’hui. »
Un premier écran présente un vaste survol de la cité de Pompéi, avec ses longues rues rectilignes et sa géométrie organisées autour des principaux bâtiments publics, dont le regard s’approche, particulièrement de l’amphithéâtre. L'état de conservation de la ville est connu, les images saisissent l'ampleur incroyable du site.
L’exposition se poursuit de façon étourdissante avec un triple écran panoramique pour une immersion, tellement réaliste qu’elle trouble littéralement les sens. En prenant le chemin de l’Orient, les relevés numérisés des ruines montrent bien comment le modèle urbain né en Italie s’est ensuite exporté jusqu’aux confins de l’Empire.
L’agora, les thermes, les sanctuaires, les théâtres, les amphithéâtres… Le regard se perd dans les vastes panoramas, puis zoome sur des monuments ou sur des statues. On se promène dans les vastes colonnades de Palmyre, meurtries récemment par la folie des hommes. On plonge dans les espaces situés sous la piste de l’amphithéâtre de Carthage. Un travelling arrière dans l’allée menant au temple impérial du Sebasteion d'Aphrodisias est particulièrement impressionnant de réalisme. L'enchaînement des images montre de façon sensible comment à travers l’Empire, un même mode de vie et un même style architectural se diffusent. On voit apparaître des théâtres à Lepcis Magna, à Aphrodisias ou à Palmyre, semblables à certains monuments que l’on retrouve dans la région à Arles ou à Orange. L’effet immersif des images de l’Icomen est particulièrement impressionnant, invitant le visiteur à voyager dans les ruines antiques, de façon troublante grâce à de longs plans fluides, des survols spectaculaires ou des travellings glissants.
Une dernière salle permet de s’attarder plus particulièrement sur un monument, le temple à travers les cités de Baelo Claudia et Garni, dont la forme évoque bien sûr la Maison Carrée à Nîmes. Mais les leçons des archéologues et leurs mises en image permettent d’observer au plus près les différences et les caractéristiques de chacun.
Après les grands écrans, l’exposition s’achève par un regard intime. Grâce à un travail réalisé avec les éditeurs de jeux vidéo Ubisoft, des casques de réalité virtuelle invitent les visiteurs à se promener dans le temple de Baalshâmin à Palmyre ou dans la basilique de Lepcis Magna, qui reprennent vie miraculeusement. Dans les expositions historiques, les outils numériques sont souvent devenus des gadgets, destinés à amuser les enfants. Avec l’exposition “Bâtir un Empire”, ils sont vraiment mis au service de l’expérience sensible, de la connaissance et du plaisir !
Jusqu’au 8 mars. Mercredi au lundi, 10 h à 18 h. Musée de la Romanité, 16 boulevard des Arènes, Nîmes. 8 €, réduit 6 €, – 7 ans 3 €, gratuit - 7 ans. 04 48 21 02 10.
#Archéologie #Antiquité #MuséedelaRomanité #Nîmes #Icomen #LepcisMagna #Libye #Carthage #Tunisie #BaeloClaudia #Andalousie #Espagne #Pompéi #Italie #Aphrodisias #Turquie #Palmyre #Syrie #Garni #Arménie #Arles #Orange #MaisonCarrée #Baalshâmin #Ubisoft
Comments